
La centrale nucléaire de Gravelines (Nord) a vu son réacteur numéro 6 redémarrer ce mercredi matin à 7h30, marquant le début d’un retour progressif à la normale après un arrêt total de deux jours. Cette paralysie de la production électrique, débutée lundi matin, était due à la présence massive et inattendue de méduses dans les circuits de refroidissement de la centrale. Une situation rare, mais déjà observée par le passé.
Trois autres unités de production (n°2, 3 et 4) restent « à l’arrêt » pour la même raison, les interventions étant toujours en cours. Leur redémarrage est envisagé « dans les prochains jours ». L’unité n°6 s’était arrêtée automatiquement lundi matin, tandis que les réacteurs 2, 3 et 4 s’étaient arrêtés dès dimanche soir. Les méduses ont obstrué les tambours filtrants des stations de pompage de l’eau de mer, essentielle au refroidissement des réacteurs.
EDF a tenu à rassurer, précisant que cet incident n’a « pas eu de conséquence sur la sûreté des installations, la sécurité du personnel ou sur l’environnement ». La centrale de Gravelines, située près de Dunkerque sur les bords de la mer du Nord, est la plus grande centrale nucléaire d’Europe occidentale. Avec ses six réacteurs à eau pressurisée de 900 mégawatts chacun, elle a couvert en 2024 entre 60% et 70% des besoins annuels en électricité de la région Hauts-de-France.
Le phénomène de prolifération des méduses, qui a déjà affecté Gravelines dans les années 1990 et d’autres centrales dans le monde (États-Unis, Écosse, Suède, Japon) dans les années 2010, est lié à plusieurs facteurs. Parmi eux, le réchauffement climatique qui favorise le développement du plancton, principale source de nourriture des méduses, et la surpêche qui réduit leurs prédateurs naturels, comme le thon.