Poutine-Trump-meeting
La rencontre entre Vladimir Poutine et Donald Trump en Alaska soulève des questions sur l'avenir de l'Ukraine et la portée du mandat d'arrêt de la CPI contre Poutine, les États-Unis n'ayant pas ratifié le Statut de Rome.

Ce vendredi 15 août, l’Alaska sera le théâtre d’une rencontre majeure entre le président russe Vladimir Poutine et l’ancien président américain Donald Trump. Six ans après leur dernière entrevue, les deux hommes se retrouvent pour discuter de l’avenir de l’Ukraine, en l’absence notable de Volodymyr Zelensky. Cette rencontre intervient alors que Vladimir Poutine est visé depuis mars 2023 par un mandat d’arrêt de la Cour pénale internationale (CPI) pour des soupçons de crimes de guerre liés à la déportation d’enfants ukrainiens, des accusations que Moscou rejette.

La CPI, fondée en 1998 par le Statut de Rome, est une institution permanente chargée d’enquêter et de juger les crimes les plus graves affectant la communauté internationale : génocide, crimes contre l’humanité, crimes de guerre et crimes d’agression. Reconnue par 125 États, elle siège à La Haye. Bien que la CPI puisse émettre des mandats d’arrêt et solliciter la coopération des États parties pour l’arrestation et la remise des personnes suspectées, elle ne dispose d’aucun moyen de contrainte pour faire exécuter ses décisions.

Le statut de chef d’État n’exonère en aucun cas de la responsabilité pénale devant la Cour. Cependant, dans le cas présent, ni les États-Unis ni la Russie n’ont ratifié le Statut de Rome, ce qui signifie que Vladimir Poutine ne risque pas d’être arrêté sur le sol américain. Cette situation n’est pas inédite. En septembre 2024, le président russe s’était rendu en Mongolie, un pays ayant ratifié le traité, sans être inquiété, bien que la CPI ait jugé qu’Oulan-Bator avait manqué à ses obligations.

Le cas de Benyamin Netanyahou, Premier ministre israélien, visé par un mandat d’arrêt de la CPI depuis novembre dernier pour des crimes de guerre et crimes contre l’humanité commis à Gaza, illustre également les obstacles de la Cour. Israël n’étant pas signataire du traité, Netanyahou bénéficie d’une immunité dans certains pays non parties, même si son survol de l’espace aérien français en avril 2025 avait soulevé une polémique.