
Suite à l’incendie dévastateur qui a ravagé le massif des Corbières, les viticulteurs de l’Aude lancent un appel à l’aide. Ils espèrent obtenir la mise en place d’un « fonds d’urgence » pour compenser les pertes non couvertes par les assurances. Cette demande intervient à quelques jours de la visite très attendue de la ministre de l’Agriculture, Annie Genevard, dans le département.
Selon Jérôme Despey, vice-président de la FNSEA et viticulteur, l’incendie a « fortement impacté » entre 1 000 et 1 500 hectares de vignes. Ces impacts incluent des pertes de fonds, des pertes de récoltes, ainsi que des vignes exposées à des produits retardants et à la fumée pendant plusieurs jours. La filière viticole exprime une « attente forte » vis-à-vis de la ministre, qui doit apporter son soutien aux acteurs locaux et annoncer des « mesures concrètes d’aide » pour les agriculteurs sinistrés, en particulier les viticulteurs.
Le ministère de l’Agriculture a confirmé qu’une réunion serait consacrée aux « mesures d’urgence » et aux « solutions durables » pour reconstruire et renforcer la résilience des exploitations touchées. Jérôme Despey souligne que si la plupart des vignes détruites sont assurées, les assurances ne couvrent pas, a priori, les pertes liées à la non-conformité des vins due à la fumée ou aux produits retardants.
Les viticulteurs demandent spécifiquement que la ministre se tourne vers l’Indemnité de Solidarité Nationale (ISN), un fonds conçu pour indemniser les agriculteurs non couverts par une assurance multirisques en cas d’aléas climatiques. D’autres revendications incluent une enveloppe pour la prise en charge des cotisations sociales et un dégrèvement de la taxe sur le foncier non bâti. Ils souhaitent également pouvoir compléter leur production en achetant des moûts ou des raisins en dehors de leur exploitation, au-delà des 5 % habituellement autorisés en cas d’aléa climatique, afin de ne pas « perdre des parts de marché ».
L’incendie, maîtrisé dimanche soir, a parcouru 16 000 hectares, détruit 36 maisons et plus d’une vingtaine de hangars agricoles. Jérôme Despey insiste sur la nécessité que l’État soit au rendez-vous pour un département « profondément sinistré », qui fait face à des drames successifs liés à la sécheresse, aux canicules et, désormais, à cet incendie majeur.