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Donald Trump déploie la Garde Nationale à Washington pour lutter contre la criminalité, provoquant des tensions avec la maire Muriel Bowser et soulevant des questions sur l'autonomie du district fédéral. La police est fédéralisée.

Suite à l’annonce de Donald Trump concernant la mobilisation de la Garde Nationale pour lutter contre la criminalité et le vagabondage à Washington, les premiers réservistes ont fait leur apparition mardi soir dans le centre-ville. Cinq blindés Humvee beiges ont été aperçus sur le National Mall au crépuscule, non loin du monument à George Washington. Une dizaine de réservistes, sans armes, se sont tenus près de leurs véhicules, observés par les touristes.

Bien que les soldats aient disparu à la nuit tombée, laissant la Police des Parcs patrouiller, le Pentagone a annoncé une augmentation progressive des effectifs dans les jours à venir, avec un déploiement potentiel de 800 réservistes. Ce déploiement, en plus de sa fonction sécuritaire, revêt une forte dimension symbolique. Il illustre le pouvoir présidentiel direct sur le District de Columbia, qui ne possède pas le statut d’État, et sert également d’exemple pour d’autres grandes villes américaines souvent gouvernées par des démocrates.

Parallèlement, la Metropolitan Police du District a été fédéralisée pour 30 jours, passant sous les ordres de Terry Cole, directeur de la DEA (Direction de lutte contre la drogue). Karoline Leavitt, porte-parole de la Maison-Blanche, a confirmé la chaîne de commandement : le président, le procureur général, puis Terry Cole, chargé de collaborer avec le chef de la police. Des agents de diverses agences fédérales (Bureau de l’Alcool, du Tabac, Armes à Feu et Explosifs, FBI, Police des Parcs, Secret Service) ont été observés dans les rues de Washington.

La maire de Washington, Muriel Bowser, qui avait tenté de dissuader Trump de cette mesure, a rencontré le procureur général Pam Bondi. Elle a souligné son engagement à « tirer le meilleur parti des effectifs supplémentaires », tout en exprimant son irritation face à l’atteinte à l’autonomie du district et aux descriptions négatives de la ville. « Nous ne vivons pas dans une ville dégoûtante », a-t-elle affirmé, réfutant les propos alarmistes de Trump. Lors d’une réunion mardi soir, elle a qualifié le déploiement de la Garde nationale d’« autoritaire » et a appelé les habitants à « protéger notre ville, protéger notre autonomie administrative » en attendant l’élection d’une Chambre démocrate pour faire face à ces « menées autoritaires ».