
Une vidéo controversée, publiée début août par Huda Kattan, la fondatrice de la marque de cosmétiques Huda Beauty, a déclenché une tempête médiatique et un appel généralisé au boycott outre-Atlantique. Dans cette vidéo, qui a depuis été retirée de TikTok pour « désinformation susceptible de causer un préjudice significatif », l’influenceuse irako-américaine, suivie par plus de 11 millions de personnes, affirmait sans fondement que « beaucoup de preuves » montraient qu’« Israël était derrière la Première Guerre mondiale, la Seconde Guerre mondiale, le 11 septembre, le 7 octobre » et qu’« ils avaient permis que tout cela arrive ».
Ces déclarations, mêlant anachronismes et théories du complot, ont immédiatement provoqué un tollé. Plusieurs associations juives américaines, dont StopAntisemitism et l’Anti-Defamation League, ont exhorté le groupe français Sephora, qui commercialise Huda Beauty aux États-Unis, à rompre ses liens avec la marque. Jonathan Greenblatt, directeur général de l’Anti-Defamation League, a qualifié les propos de « théories antisémites qui ne sont rien d’autre que de la haine », soulignant le danger de « répandre de vils mythes sur les Juifs à des millions de personnes ».
Face à la pression, Sephora, filiale du groupe LVMH, a déclaré « examiner activement » le dossier, affirmant que « promouvoir la haine, le harcèlement ou la désinformation ne correspond pas à nos valeurs ni à notre code de conduite ». Ce n’est pas la première fois que Huda Kattan suscite la controverse. Après l’attaque du Hamas en octobre 2023, elle avait déjà déclaré sur Instagram « ne pas vouloir d’argent taché de sang » en réponse à un internaute israélien menaçant de boycotter ses produits.
Malgré la vague d’indignation, Huda Kattan a tenté de minimiser la portée de ses propos, affirmant qu’elle « ne cautionnerait jamais la haine, quelle qu’elle soit », et que ses déclarations avaient été « mal interprétées ». Elle a insisté sur le fait que sa vidéo exprimait « des opinions critiques sur Israël » sans viser les personnes de confession juive. Cependant, ces explications ne semblent pas suffire à apaiser les tensions, et la marque Huda Beauty se retrouve sous une pression accrue concernant son avenir chez les distributeurs.