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RSF dénonce l'assassinat de journalistes à Gaza par l'armée israélienne, exigeant une action internationale et une réunion urgente du Conseil de sécurité de l'ONU pour protéger les professionnels des médias.

L’organisation de défense de la presse, Reporters sans frontières (RSF), a exprimé sa « colère » et appelé à une « action forte de la communauté internationale » pour mettre fin aux agissements d’Israël à Gaza. L’ONG a spécifiquement dénoncé ce lundi l’« assassinat revendiqué » par l’armée israélienne d’Anas al-Sharif, journaliste pour la chaîne Al Jazeera, suite à des frappes survenues dimanche soir.

Dans un communiqué transmis à l’AFP, RSF a souligné qu’Anas al-Sharif, âgé de 28 ans, était l’une des voix les plus reconnues de la bande de Gaza, incarnant « la souffrance imposée par Israël aux Palestiniens de Gaza ». Al Jazeera, dont le siège est au Qatar, avait annoncé la perte de cinq de ses journalistes lors de ces frappes. En plus d’Anas al-Sharif, les noms de Mohammed Qreiqeh, Ibrahim Zaher, Mohammed Noufal et Moamen Aliwa figurent parmi les victimes.

L’armée israélienne a justifié le ciblage d’Anas al-Sharif en le qualifiant de « terroriste » et de « chef d’une cellule terroriste au sein de l’organisation terroriste Hamas », l’accusant de préparer des attaques. RSF a cependant réfuté ces allégations, les considérant comme « sans preuves » et comme une tactique déjà employée précédemment par l’armée israélienne contre des journalistes d’Al-Jazeera. L’ONG a rappelé un incident similaire le 31 juillet 2024, où les reporters Ismail al-Ghoul et Rami al-Rifi avaient été tués lors d’une frappe ciblée, le premier étant également accusé d’être un terroriste.

Face à cette situation, RSF a exhorté le Conseil de sécurité des Nations unies à se réunir d’urgence, en s’appuyant sur la résolution 2222 de 2015, qui porte sur la protection des journalistes dans les zones de conflit armé. L’objectif est de prévenir de tels « meurtres extrajudiciaires de professionnels des médias ». RSF a également indiqué avoir déposé « quatre plaintes » auprès de la Cour pénale internationale pour des « crimes de guerre commis contre les journalistes à Gaza » par l’armée israélienne.