
Les familles des otages détenus par le Hamas dans la bande de Gaza accusent le gouvernement israélien de Benyamin Netanyahou de ne pas en faire assez pour obtenir leur libération. Sur les 251 personnes capturées le 7 octobre, 49 sont toujours aux mains du Hamas, dont 27 sont présumées mortes. Les négociations pour un échange d’otages contre des prisonniers palestiniens sont au point mort depuis des mois, ravivant la colère des proches.
La décision de Netanyahou, le jeudi 7 août, de prendre le contrôle total de la bande de Gaza pour « vaincre » le Hamas a intensifié la fureur d’une partie de la population israélienne. Des centaines de proches d’otages ont manifesté devant les bureaux du Premier ministre, exigeant la fin de la guerre et un accord rapide avec le Hamas, tandis que se tenait une réunion du conseil de sécurité israélien.
Quelques heures plus tôt, des familles d’otages avaient symboliquement navigué au large de la bande de Gaza, se rapprochant de leurs proches avec des pancartes et des haut-parleurs, criant : « Nous venons pour vous sauver ! Nous voulons votre retour le plus rapidement possible. »
Le Forum des otages, représentant les familles, a fermement condamné le plan de Netanyahou, estimant que le gouvernement avait « condamné les otages vivants à mort et les otages tombés à la disparition ». Il a dénoncé une « déclaration officielle de l’abandon des otages », ignorant les avertissements militaires et l’opinion publique.
Le Hamas, quant à lui, exploite la situation, affirmant que le gouvernement israélien « ne se soucie pas du sort de leurs otages » et se lance dans une « aventure criminelle » qui coûtera cher aux prisonniers. Le mouvement islamiste a diffusé des vidéos d’otages émaciés, provoquant l’indignation générale et renforçant l’inquiétude des familles.
Rina Angrest, grand-mère d’un otage de 21 ans, a exprimé son désarroi : « La situation est terrible, j’essaie de comprendre la logique du Premier ministre, mais les otages ne les intéressent tout simplement pas. Notre cœur se brise. » Un rapport du Forum des familles d’otages et de disparus a révélé que son petit-fils aurait subi des violences et aurait été enfermé dans une cage.
Michael Milshtein, directeur du Forum des études palestiniennes à l’université de Tel-Aviv, a souligné qu’il est impossible de vaincre le Hamas et de libérer les otages simultanément, une réalité que la plupart des Israéliens connaissent. Cette contestation ne se limite pas aux familles : le nouveau chef d’état-major, Eyal Zamir, a publiquement mis en garde contre le « piège » d’une occupation totale de Gaza, qui mettrait en danger la vie des otages. Le ministre de la Défense, Israël Katz, a cependant insisté sur le fait que le chef d’état-major devra exécuter les décisions politiques du gouvernement avec détermination.