Mehdi El Melali, un urgentiste français de 33 ans, a passé trois semaines éprouvantes à Gaza en juillet 2024, lors d’une mission humanitaire organisée par Al-Rahma et PalMed Europe. Son témoignage, empreint d’une émotion profonde, révèle la réalité accablante sur le terrain. Il décrit une expérience qui l’a « transformé », soulignant l’impossibilité de se détacher complètement de l’horreur vécue. Cette mission s’inscrit dans un contexte où la bande de Gaza fait face à une crise humanitaire sans précédent, avec des infrastructures sanitaires dévastées et un accès à l’aide très limité.
Le chirurgien orthopédiste François Jourdel, un vétéran des missions humanitaires depuis 1997, confirme le caractère unique de la situation à Gaza. Il insiste sur les bombardements incessants et l’impossibilité pour la population de fuir, rendant toute la bande de Gaza vulnérable. Cette situation, qui dure depuis vingt-deux mois suite à l’attaque du Hamas en octobre 2023 et l’assaut de l’État hébreu, est jugée incomparable à toute autre expérience humanitaire par les professionnels de santé.
Les hôpitaux de Gaza sont submergés, et beaucoup ne sont que partiellement fonctionnels. En juillet 2024, seuls 13 des 36 hôpitaux de Gaza fonctionnaient encore partiellement, et plusieurs ont dû être évacués en raison de l’intensification des activités militaires. Le personnel médical est à bout de forces et traumatisé, confronté quotidiennement à des afflux massifs de blessés. Le manque de fournitures médicales essentielles, comme les fixateurs externes et certains antibiotiques, entrave gravement les soins. De plus, la malnutrition aiguë se propage rapidement, notamment chez les enfants, avec des centaines de milliers de personnes confrontées à des niveaux catastrophiques d’insécurité alimentaire.
La livraison et la distribution de l’aide humanitaire restent un défi majeur. Des milliers de camions d’aide sont bloqués, et les efforts pour acheminer la nourriture et les fournitures essentielles sont entravés par la destruction des infrastructures, le manque de carburant et les menaces sécuritaires. Le système de santé est décrit comme « en train de s’effondrer », forçant les hôpitaux restants à rationner les ressources. Dans ce contexte, les témoignages d’humanitaires comme Mehdi El Melali et François Jourdel mettent en lumière la détresse d’une population prise au piège et le besoin urgent d’une aide continue et sans restriction.
