
Le parti Les Républicains (LR) est actuellement confronté à un défi de taille : concilier le désir de renouvellement incarné par son patron, Bruno Retailleau, avec l’influence persistante des figures historiques issues du mandat présidentiel de Nicolas Sarkozy. Cette situation complexe a été mise en lumière lors d’un récent bureau exceptionnel convoqué suite à l’alliance d’Éric Ciotti avec le Rassemblement national (RN) pour les législatives anticipées.
Des personnalités telles que Xavier Bertrand, Valérie Pécresse et Jean-François Copé, qui s’étaient faites plus discrètes, sont réapparues à cette occasion. Qualifiée ironiquement de «génération Sarko» par certains jeunes députés, leur présence soulève des interrogations. Cependant, d’autres voix au sein du parti rappellent leurs compétences avérées, héritées de leurs expériences ministérielles et de leurs responsabilités à la tête de grandes villes ou régions. Valérie Pécresse, par exemple, a apporté son soutien à Bruno Retailleau lors de sa campagne interne pour la présidence des Républicains, soulignant sa loyauté.
Bruno Retailleau, élu largement à la tête des Républicains en mai 2025, avec plus de 74% des voix, doit donc naviguer entre ces dynamiques. Il s’efforce de jouer l’unité et de renouveler les instances du parti, s’entourant notamment de treize vice-présidents, incluant des soutiens de Laurent Wauquiez, son principal rival lors de l’élection interne. Son ambition est de projeter LR vers l’élection présidentielle de 2027, tout en revendiquant l’héritage de Nicolas Sarkozy. La question demeure de savoir comment cette coexistence entre renouvellement et expérience des «anciens» influencera la trajectoire future des Républicains.