Les marchés financiers mondiaux ont récemment connu des turbulences, contrastant avec leur calme habituel. Cette agitation est principalement due aux chiffres décevants des créations d’emplois aux États-Unis, avec seulement 73 000 postes créés contre 104 000 attendus. La situation a été aggravée par une révision à la baisse des chiffres de mai et juin, effaçant 258 000 créations d’emplois. Cette déconvenue a brutalement interrompu la reprise spectaculaire observée sur les grandes places boursières depuis le « Liberation Day ».
L’indice américain S&P 500, malgré une hausse préalable de 30 % et l’atteinte de nouveaux records, a subi une baisse significative de 1,60 % le 1er août, portant son recul hebdomadaire à 2,79 %. L’Euro Stoxx 50, qui avait regagné 16 %, a également cédé 2,90 % le même jour. Ces ajustements sont d’autant plus marquants qu’ils font suite à une période de forte croissance.
L’inquiétude monte quant à l’impact des droits de douane américains sur l’inflation et la croissance, notamment ceux appliqués au Canada, au Mexique, à l’Inde et à la Suisse. L’incertitude planant sur la Chine pourrait, par ricochet, affecter l’économie européenne. Face à cette situation, une question se pose : la Réserve fédérale américaine (Fed) va-t-elle baisser ses taux directeurs ?
Selon Alexandre Baradez, des analyses de marchés chez IG, les marchés peuvent interpréter la situation de deux manières. Négativement, cela démontre l’impact réel de la politique commerciale américaine sur son économie. Positivement, cela augmente les chances d’une baisse des taux directeurs de la Fed, une mesure réclamée par Donald Trump. Cette baisse potentielle relancerait la croissance, stimulerait le marché immobilier et allégerait la dette. Les anticipations d’une telle décision en septembre sont passées de 50 % à 80 %, entraînant une reprise des marchés asiatiques, européens et nord-américains le 4 août, à l’exception de quelques pays.
