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Le débat sur la simplification de l'accord du participe passé en français prend de l'ampleur. Les linguistes plaident pour des règles allégées, visant à rendre la langue plus accessible et l'apprentissage moins complexe.

L’accord du participe passé en français est réputé pour sa complexité, source de nombreuses interrogations y compris chez les puristes de la langue. Les exemples comme « L’homme s’est vu accusé » ou « L’homme s’est vu accuser » illustrent la subtilité des règles. De même, la phrase « La Marseillaise que j’ai entendu chanter » et « La Marseillaise que j’ai entendue chanter » portent des sens différents selon que le participe passé des verbes de perception (vu, entendu) s’accorde ou non. En effet, lorsqu’il est suivi d’un infinitif, le participe passé s’accorde uniquement si le complément d’objet direct (COD) placé avant fait l’action du verbe à l’infinitif.

Face à cette complexité, des voix s’élèvent pour une simplification de la grammaire et de l’orthographe françaises. Le collectif des « Linguistes atterré·e·s », avec leur ouvrage « Le Français va très bien, merci » (Gallimard, 2023), argue que la complexité de l’orthographe est un critère de sélection injuste, favorisant les catégories socioculturelles aisées. Ils soulignent également le temps considérable, près de quatre-vingts heures, que l’Éducation nationale consacre à l’enseignement du participe passé, pour un résultat souvent mitigé.

Les « Linguistes atterré·e·s » proposent une réforme majeure : rendre le participe passé invariable lorsqu’il est conjugué avec l’auxiliaire « avoir ». Ainsi, « la pomme que j’ai mangée » deviendrait « la pomme que j’ai mangé », et « la lettre que j’ai écrite » se transformerait en « la lettre que j’ai écrit », avec les deux formes restant admissibles. Cette proposition, bien que débattue, vise à simplifier une règle grammaticale jugée superflue par certains pour la compréhension, et dont l’origine remonte au XVIe siècle, influencée par l’italien.