
Près d’un salarié français sur deux ne parvient pas à se déconnecter complètement durant ses congés, selon une enquête récente de la plateforme de recrutement Indeed France. Ce constat est encore plus marqué chez les jeunes générations, avec seulement 38% de la Génération Z et 45% des Millennials qui réussissent à couper du travail pendant leurs vacances. En comparaison, ce taux s’élève à 55% pour la génération X et 67% pour les baby-boomers, ce qui met en lumière un paradoxe : les plus jeunes, souvent moins exposés à de lourdes responsabilités, sont pourtant les plus connectés.
L’omniprésence des smartphones et la surveillance des boîtes mail, voire la participation à des réunions en visio depuis le lieu de villégiature, illustrent cette difficulté à se détacher du cadre professionnel. En effet, une autre étude indique que 93% des Français estiment que le smartphone est le principal responsable de cette absence de déconnexion. Cette hyperconnexion, même si elle peut être perçue comme une preuve d’engagement par certains, entraîne un épuisement mental et réduit la capacité à recharger ses batteries.
Face à ce phénomène, de nouveaux concepts émergent dans le secteur du tourisme, tels que les « vacances JOMO » (Joy Of Missing Out), en opposition au syndrome FOMO (Fear Of Missing Out, la peur de rater quelque chose). Le FOMO est une anxiété de rater des événements ou des informations, exacerbée par les réseaux sociaux et la connectivité constante. Les vacances JOMO proposent une détox numérique et des séjours déconnectés, bien que leur application concrète reste un défi pour de nombreux salariés. Malgré l’existence du droit à la déconnexion depuis 2016 en France, sa mise en œuvre reste insuffisante, soulignant la nécessité pour les entreprises de mieux accompagner leurs employés vers une réelle coupure pour préserver leur bien-être et leur santé mentale.