Gaza-hostage-protest
La diffusion d'une vidéo de l'otage Evyatar David, amaigri et affaibli, ravive les tensions et les appels à la libération des captifs à Gaza, alors que les négociations stagnent.

Une nouvelle vidéo, publiée par le Hamas le 2 août, montre l’otage israélien Evyatar David, 24 ans, dans un état de grande faiblesse. Amaigri et visiblement affaibli, il déclare n’avoir « pas mangé pendant des jours » et se sentir « abandonné ». Cette diffusion, la deuxième en deux jours, après celle d’une version plus courte de la même vidéo le 1er août, vise à intensifier la pression sur Israël et à faire le parallèle avec la situation humanitaire à Gaza.

La branche armée du Jihad islamique palestinien avait également diffusé une vidéo d’un autre otage, Rom Braslavski, 21 ans, israélo-allemand, enlevé lors de l’attaque du 7 octobre 2023. Ces publications successives ont ravivé l’émoi en Israël et relancé le débat sur la nécessité d’un accord pour la libération des captifs, après l’échec des négociations indirectes en juillet. Sur les 251 personnes enlevées, 49 restent détenues à Gaza, dont 27 ont été déclarées mortes par l’armée israélienne.

La famille d’Evyatar David a dénoncé une « propagande ignoble » du Hamas, estimant que le jeune homme « n’a plus que quelques jours à vivre ». Le Premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou, s’est dit « consterné » par ces vidéos, affirmant que les efforts pour ramener les otages se poursuivraient « sans relâche ». Le président israélien, Isaac Herzog, a fustigé sur X les conditions de détention des otages, les décrivant comme « affamés, torturés, dépérissant ».

Le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, a qualifié les images d’« ignobles, insupportables », appelant à la libération « sans condition » des otages et au désarmement du Hamas. Une manifestation a eu lieu à Tel-Aviv, sur la « place des otages », en présence de l’émissaire américain Steve Witkoff, où près de 60 000 personnes ont de nouveau demandé la libération des captifs. Le ministre israélien des Affaires étrangères, Gideon Saar, a sollicité une réunion spéciale du Conseil de sécurité des Nations unies sur cette question.

Parallèlement, les tensions persistent à Gaza. Le 2 août, 32 Palestiniens ont été tués par des tirs et bombardements israéliens, dont 14 en attente d’aide. L’armée israélienne a annoncé avoir tué un commandant du Hamas. Un employé du Croissant-Rouge palestinien a également péri dans une frappe israélienne. Depuis le 7 octobre 2023, 1 219 personnes sont mortes côté israélien. Les représailles israéliennes ont fait plus de 60 000 morts à Gaza, selon le ministère de la santé du Hamas.

Le territoire de Gaza est confronté à une « famine généralisée », selon l’ONU, malgré la levée du blocus humanitaire en mai. Steve Witkoff a promis d’augmenter l’aide, mais le Hamas a qualifié cette initiative de « mise en scène » visant à masquer la « campagne de famine ». Le chef d’état-major israélien, Eyal Zamir, a indiqué que si un accord pour la libération des otages n’était pas trouvé, « le combat continuera sans répit ».