Malgré l’envie de s’évader, un nombre significatif de Français, à l’image de Sarah, secrétaire médicale à Angers, passeront l’été dans leur ville faute de moyens. En effet, en 2023, 40 % des Français n’ont pas pu partir en vacances (quatre nuits consécutives hors du domicile), principalement pour des raisons financières. Ce chiffre est issu d’une enquête menée par le Centre de recherche pour l’étude et l’observation des conditions de vie (CREDOC), et reflète une situation similaire à celle d’avant la crise sanitaire liée au Covid-19.
Début 2024, l’Insee confirmait cette tendance, révélant que 21 % de la population ne disposait pas des ressources suffisantes pour s’offrir au moins une semaine de vacances. Les dépenses pour les vacances d’été 2025 sont estimées en moyenne entre 100 et 117 euros par jour et par personne. Pour une semaine, le budget moyen s’élèverait à environ 822 euros, et à 1 430 euros pour deux semaines. Ces montants varient considérablement selon les revenus : les ménages gagnant moins de 1 000 euros par mois prévoient un budget d’environ 382 euros, tandis que ceux dépassant les 3 500 euros mensuels peuvent allouer jusqu’à 1 774 euros à leurs vacances.
Face à ces contraintes budgétaires, de nombreux Français optent pour des solutions plus abordables. En 2025, le prix est devenu un critère prédominant dans le choix des destinations. Sarah, par exemple, profite des animations gratuites proposées par la municipalité d’Angers, comme « L’été au lac », qui offre des activités telles que la baby gym, le tir à l’arc et le tennis de table. Angers propose d’ailleurs de nombreuses activités gratuites ou à faible coût durant l’été, notamment au lac de Maine, avec des équipements sportifs en libre-service et des centaines de créneaux d’activités gratuites. Le tourisme de proximité en France connaît un fort retour, avec une préférence pour les locations entre particuliers ou les campings, permettant de réduire les coûts d’hébergement.
Cette persistance des inégalités face aux vacances est une problématique récurrente, exacerbée par les crises économiques successives. Si les cadres supérieurs sont plus enclins à partir en congé (78 %), seulement 47 % des ouvriers en ont la possibilité, selon les données de 2024 du Crédoc. Les Français sont de plus en plus nombreux à privilégier les séjours proches et le tourisme rural pour limiter les dépenses, et les bons plans ainsi que les sites de réservation à petit prix gagnent en popularité.
