
L’Union calédonienne (UC), composante majeure du Front de libération nationale kanak et socialiste (FLNKS), a officiellement rejeté l’accord de Bougival signé le 12 juillet à Paris. La décision, prise le 26 juillet par le comité directeur du mouvement, a été annoncée publiquement le 31 juillet par Mickaël Forrest, membre de la délégation ayant participé aux discussions. Ce rejet était attendu, des doutes ayant émergé dès le retour des indépendantistes sur le territoire, face à la vive opposition des militants, notamment sur les réseaux sociaux.
Le président du FLNKS, Christian Tein, également membre de l’UC, avait déjà exprimé son désaccord avec le texte le 29 juillet, lors d’une visite en Corse. Pour l’Union calédonienne, l’accord de Bougival ne respecte pas les principes fondamentaux de la lutte indépendantiste. Le parti estime que malgré des mentions de « nation souveraine », de « nationalité » et de « loi fondamentale », le document s’apparente davantage à un projet d’intégration à la France sous couvert de décolonisation.
Emmanuel Tjibaou, député et président de l’Union calédonienne, a souligné que l’important pour l’UC est le droit à l’autodétermination, et non une « nationalité de papier » si ce droit est renvoyé à une majorité qualifiée du congrès. Le parti critique notamment le fait que le projet ne garantit pas une pleine souveraineté et que la nationalité calédonienne y serait « assujettie à la nationalité française ».
L’UC a également dénoncé le « dégel du corps électoral », perçu comme un acte de « recolonisation », et a appelé à de nouvelles négociations. Le ministre des Outre-mer, Manuel Valls, avait pourtant exhorté l’UC et le FLNKS à prendre part aux travaux du comité de rédaction pour clarifier le texte. Un congrès extraordinaire du FLNKS est prévu le 9 août pour définir une position commune suite à ce refus.