Donald-Trump-signing-tariffs
Le président Donald Trump a signé un décret imposant de nouvelles taxes douanières, avec une application repoussée au 7 août. L'Asie réagit entre soulagement et inquiétude face à ces tarifs variés, dont 20 % pour Taïwan et 19 % pour la Thaïlande et le Cambodge. Le Japon s'inquiète pour son secteur automobile, et les marchés asiatiques reculent face à l'incertitude générée.

Le président Donald Trump a signé un décret augmentant les taxes douanières pour des dizaines de pays, majoritairement asiatiques, avec une application reportée au 7 août. Cette annonce a été accueillie diversement, entre soulagement et dépit, par les nations concernées. Le régime tarifaire révisé s’inscrit dans la politique « America First » et impose une taxe par défaut de 10 % sur 68 pays et l’UE, avec des taux plus élevés pour les nations ayant un déficit commercial avec les États-Unis, pouvant atteindre jusqu’à 41 % pour certains pays comme la Syrie, le Laos et le Myanmar.

Taïwan est ainsi confronté à une surtaxe de 20 %, bien que le président taïwanais Lai Ching-te ait qualifié ce taux de « temporaire », espérant une réduction après de nouvelles négociations. Cependant, les entreprises locales craignent que les taux plus bas accordés au Japon et à la Corée du Sud (15 %) ne leur confèrent un avantage concurrentiel. La Thaïlande et le Cambodge, quant à eux, ont accueilli avec un « succès majeur » la décision américaine d’appliquer des droits de 19 %, bien en deçà des 36 % initialement envisagés. Le Vietnam avait déjà conclu un accord en juillet, fixant son taux à 20 %.

Une préoccupation majeure pour les pays d’Asie du Sud-Est reste la surtaxe de 40 % sur les biens transitant par des pays tiers pour échapper aux taxes d’origine, une pratique connue sous le nom de « transbordement ». Les marchés asiatiques ont réagi par un recul généralisé. À Tokyo, l’indice Nikkei a glissé de 0,37 %, tandis que le Kospi sud-coréen a chuté de 2,76 % et les actions taïwanaises de 0,45 %. Cette incertitude est renforcée par l’absence de détails clairs sur la mise en œuvre de ces tarifs et les définitions précises des biens « transbordés ».

Le Japon est particulièrement inquiet pour son secteur automobile, malgré un accord ramenant ses taxes à 15 % au lieu des 25 % menaçants. Le gouvernement japonais continue de demander aux États-Unis des précisions sur l’application de ce nouveau taux pour l’automobile. De plus, des divergences persistent sur les 550 milliards de dollars que Tokyo se serait engagé à investir aux États-Unis.