Les peuples autochtones du Canada, forts d’un héritage millénaire, fascinent et intriguent. Ils occupent le territoire canadien actuel depuis au moins 12 000 ans, bien avant l’arrivée de Jacques Cartier en 1534. Issus d’un pont terrestre reliant la Sibérie à l’Alaska, ces premiers peuples se sont déployés sur un immense territoire, formant des centaines de nations distinctes.
Aujourd’hui, on dénombre trois grandes familles autochtones : les Premières Nations (la plus importante, 64%, avec plus de 50 nations), les Inuits (peuples de l’Arctique, connus pour l’invention du kayak), et les Métis (issus d’unions entre Premières Nations et colons européens). Chacune possède sa propre histoire et ses traditions riches.
L’arrivée des colons européens a marqué le début d’une longue période de dépossession pour ces peuples fondateurs, affectant leurs territoires, leurs droits et leur identité culturelle. Un traumatisme majeur fut celui des pensionnats autochtones, où plus de 150 000 enfants furent retirés de leurs familles entre 1831 et 1996, dans le but d’assimiler les cultures autochtones. Ce passé douloureux a laissé des cicatrices profondes.
Depuis 2015, le gouvernement canadien a entamé un processus de réconciliation, incluant des compensations financières et la reconnaissance de territoires. Cependant, le chemin reste long pour réparer des siècles de fractures et d’injustices. Des personnalités comme Michel Jean, journaliste et écrivain innu, contribuent à faire connaître les réalités autochtones et leurs contributions inestimables à l’histoire du Canada, notamment leur rôle crucial dans l’accueil et la survie des premiers Européens.
L’héritage autochtone se retrouve aussi dans notre quotidien, avec des mots comme anorak, mocassin ou toboggan, ainsi que dans la toponymie canadienne (Canada : « village », Québec : « passage étroit »). Les Premiers Peuples offrent une leçon précieuse sur la façon de vivre en harmonie avec la nature, en ne prélevant que le nécessaire et en protégeant l’environnement, un message d’autant plus pertinent face aux défis écologiques actuels.
