
Le gouvernement a récemment pris une mesure discrète mais significative en supprimant l’accès aux chèques-vacances pour les fonctionnaires à la retraite, à travers une circulaire publiée le 22 juillet 2023. Cette décision, bien que minime sur le plan financier, est hautement symbolique et a immédiatement suscité la controverse. Les syndicats de la fonction publique ont unanimement dénoncé une « régression sociale » et une « mesquinerie », soulignant l’impact négatif sur le pouvoir d’achat des retraités, particulièrement ceux aux pensions modestes.
Initialement, cette exclusion visait à réaliser des économies pour le budget 2026, avec des projections de 6 millions d’euros en 2024 et 9 millions en 2025, en recentrant l’aide sur les agents actifs. Cependant, le gouvernement a justifié cette action en la présentant comme l’application effective d’une décision antérieure, qui avait été retoquée par la justice administrative.
En réponse, six syndicats représentatifs (FGF-FO, UNSA, FSU, Solidaires, CGT, CFE-CGC) ont déposé un recours devant le Conseil d’État. Le 24 juin 2025, le Conseil d’État a donné raison aux syndicats, annulant la circulaire d’août 2023 pour vice de procédure, notamment l’absence de consultation des instances compétentes. Cette annulation a eu pour effet de rétablir le droit des retraités de la fonction publique à bénéficier des chèques-vacances, une prestation instaurée en 1982.
Malgré cette victoire juridique, le gouvernement a publié une nouvelle circulaire le 18 juillet 2025, confirmant à nouveau l’exclusion des retraités. Cette nouvelle tentative de recentrage de la prestation sur les seuls agents actifs a provoqué une vive indignation syndicale. L’UNSA Fonction Publique, entre autres, a conseillé aux retraités éligibles de déposer rapidement leur dossier pour bénéficier de cette prestation avant de nouvelles restrictions. Le débat autour de cette mesure souligne la tension persistante entre les impératifs budgétaires et la défense des acquis sociaux des fonctionnaires retraités.