
L’intelligence artificielle (IA) a profondément transformé notre quotidien, repoussant les frontières de la connaissance et de la productivité. Cette révolution technologique exige une quantité croissante de talents pour développer et déployer ses applications concrètes, tout en soulevant des questions éthiques fondamentales. Le Canada s’est rapidement imposé comme un chef de file de cette transformation en adoptant, dès 2017, la première stratégie nationale dédiée à l’IA au monde.
Le pays est désormais un épicentre de l’innovation technologique sur la scène internationale, grâce à des politiques avant-gardistes et des investissements substantiels. Ces efforts visent à stimuler la recherche, accélérer l’adoption de l’IA et préparer les millions de travailleurs concernés par cette mutation. Cependant, des défis majeurs persistent, notamment en matière de sécurité, pour lutter contre la désinformation et protéger les droits fondamentaux. Le rythme d’adoption de l’IA générative dans le monde du travail canadien reste modeste, avec seulement 14 % des entreprises l’utilisant en 2024.
Le Canada brille sur la scène mondiale lors d’événements technologiques majeurs comme VivaTech et le Hannover Messe, où il met en avant ses secteurs clés : la santé, la recherche et la créativité numérique. Selon Julien Billot, PDG de Scale AI, la singularité de l’écosystème canadien réside dans la forte collaboration entre startups, grandes entreprises et chercheurs, soutenue par le gouvernement fédéral. Cette synergie encourage l’essor des PME locales et transforme de nombreuses startups en acteurs majeurs, créant ainsi des emplois et attirant les meilleurs talents.
Le leadership canadien en IA repose sur trois piliers essentiels. Premièrement, la recherche fondamentale, où le Canada est un leader incontesté, notamment grâce à ses travaux pionniers en deep learning. Il publie plus d’articles en IA par habitant que tout autre pays du G7 et regroupe 10 % des chercheurs les plus cités au monde. Deuxièmement, la responsabilité éthique : le Canada a été précurseur avec la Déclaration de Montréal en 2018, un texte de référence qui a influencé la gouvernance mondiale de l’IA. Il est également un membre fondateur du Partenariat mondial sur l’IA (PMIA), regroupant plus de 25 pays autour d’une vision responsable et inclusive de l’IA. Enfin, la sécurité de l’IA est une préoccupation internationale cruciale. En 2024, le Canada a lancé l’Institut canadien de la sécurité de l’intelligence artificielle (ICSIA) pour étudier les risques liés aux systèmes d’IA. Catherine Régis, co-directrice du programme de recherche de l’ICSIA, souligne l’importance d’encadrer l’IA par des moyens concrets, en trouvant un équilibre entre innovation, cadre juridique clair et protection des individus.