Everest-helicopter-landing
L'ascension de l'Everest est transformée par l'usage accru des hélicoptères. Sonam Sherpa, magnat népalais, témoigne de cette évolution du tourisme alpin, entre business florissant et résilience personnelle.

L’ascension de l’Everest, autrefois le summum de l’exploit alpin, s’opère désormais dans une atmosphère transformée par l’usage croissant des hélicoptères. Ces appareils, normalement dévolus aux secours, sont de plus en plus sollicités par les grimpeurs, modifiant profondément l’expérience du Toit du monde.

À Katmandou, le bureau de Sonam Sherpa, figure emblématique de l’alpinisme népalais, témoigne de cette évolution. Sonam, à la tête de plusieurs entreprises prospères, dont des compagnies aériennes (Tara Air, Yeti Airlines) et l’une des plus anciennes agences de trekking du Népal, Thamserku Trekking, a bâti un empire. Fondée avec ses deux frères, Thamserku Trekking s’est diversifiée, incluant des hôtels et des compagnies d’aviation, reflétant la croissance du secteur touristique au Népal.

Sonam Sherpa, 64 ans, a commencé son parcours dans les refuges et magasins de sport de Chamonix dans les années 1980. Il se souvient d’une époque où le matériel d’escalade était un luxe inaccessible. De retour au Népal, il a fondé son agence, profitant de la popularité grandissante du pays pour le trekking. Son carnet d’adresses, rempli de guides de renom de l’axe Chamonix-Katmandou, dont Claude Jaccoux, le premier guide français à explorer le Népal, a été un atout majeur.

Sonam partage également un récit plus personnel : sa convalescence après le tremblement de terre de 2015. Immobilisé six mois, il a décidé de retrouver la montagne pour guérir. Il a ainsi entrepris l’ascension du Kilimandjaro, l’un des Seven Summits, ressentant un soulagement immédiat au sommet. Cette expérience illustre la résilience de cet entrepreneur, dont les activités s’étendent désormais aux lodges haut de gamme et à l’hydroélectricité, soulignant l’importance de cette ressource pour le Népal.