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Le Canada, forte terre d'immigration, réduit ses quotas de résidents permanents de 21 % pour 2025. Cette mesure vise à alléger la pression sur les services publics et le logement, suite à une augmentation rapide de sa population.

Après une période d’immigration intense sous les mandats de Justin Trudeau, le Canada a annoncé une réduction significative de ses quotas d’immigrants à partir de 2024. Le nombre d’arrivants annuels avait presque doublé en dix ans, passant de 259 000 en 2013 à 465 000 en 2023. Cette croissance rapide a exercé une pression considérable sur les services publics, le logement et les infrastructures, entraînant une flambée des prix de l’immobilier et des loyers.

Pour l’année 2025, Ottawa prévoit d’accueillir 395 000 résidents permanents, ce qui représente une diminution de 21 % par rapport à 2024. Toutes les catégories de nouveaux venus sont affectées par ces baisses : les permis d’études sont réduits de 10 % (305 900 nouveaux permis), et les travailleurs temporaires de 16 %. Cette réorientation politique vise à soulager la pression sur l’économie et les infrastructures. Néanmoins, l’immigration reste un pilier de la croissance démographique et économique du Canada.

Malgré ces ajustements, le Canada demeure un pays d’opportunités, notamment pour les francophones. Le resserrement de la politique migratoire ne signifie pas la fin du « rêve canadien ». En effet, les Français peuvent toujours y étudier ou travailler. La province de Québec continue d’accueillir un grand nombre d’étudiants étrangers, avec 120 000 en 2023 contre 50 000 en 2014. Les universités canadiennes-anglaises, bien que soumises à des quotas réduits, dépendent fortement des droits de scolarité des étudiants étrangers.

La question de l’immigration francophone hors Québec est un sujet distinct. Pour la première fois en 2024, Ottawa a dépassé ses objectifs en matière d’immigration francophone hors Québec, atteignant 7,2 % de francophones parmi tous les résidents permanents admis, contre 6 % en 2024. Cette avancée a été rendue possible par un assouplissement des règles d’admission, incluant désormais les candidats maîtrisant modérément le français. Cependant, le Canada perd 35 % de ses immigrants francophones, principalement au Québec et en Ontario, souvent dans les deux premières années de résidence. Des défis comme l’accès au logement et l’intégration sociale contribuent à ce phénomène.

Le Canada ne présente pas de sentiment anti-immigration prononcé, en partie grâce à une histoire différente de celle des pays européens. Les partis politiques canadiens promeuvent le respect mutuel et l’intégration. Toutefois, des difficultés subsistent, notamment en ce qui concerne l’accès aux soins de santé, qui varie selon les provinces et peut être inférieur à celui de la France.