
Un récent rapport du Cadre intégré de classification de la sécurité alimentaire (IPC) a alerté sur une crise humanitaire à Gaza, qualifiée d’« alarmante et mortelle ». Ce rapport, publié mardi, souligne que le territoire palestinien est confronté au « pire scénario de famine », en raison de l’intensification des combats, des déplacements massifs de populations et des restrictions à l’aide humanitaire. Près de 93% des habitants de Gaza, soit 1,95 million de personnes, sont en situation de crise alimentaire, dont 244 000 en catastrophe, selon des données de mai. Plus d’une personne sur trois passerait désormais plusieurs jours sans manger.
Face à cette situation critique, les largages aériens de vivres se sont intensifiés. La Jordanie, les Émirats arabes unis et, pour la première fois mardi, le Royaume-Uni ont mené ces opérations. La France a également annoncé qu’elle larguerait 40 tonnes d’aide sur Gaza à partir de vendredi. Cependant, le rapport de l’IPC avertit que ces parachutages « ne seront pas suffisants pour inverser la catastrophe humanitaire ». Les largages aériens sont jugés plus coûteux, moins efficaces et plus dangereux que l’acheminement par voie terrestre, alors que de nombreux camions chargés de vivres restent bloqués aux postes-frontières.
En effet, ces méthodes de distribution aérienne engendrent de nombreux défis sur le terrain. Les colis tombent parfois dans des zones difficiles d’accès, comme la mer, obligeant les civils à prendre des risques pour récupérer l’aide. Un père de famille, Ismaïl Al-Aqraa, a témoigné à l’AFP qu’il a dû nager pour récupérer de la nourriture pour ses enfants, déplorant que la plupart des denrées tombées dans l’eau soient perdues. De plus, la ruée sur les cargaisons peut créer des conflits violents au sol. Une source diplomatique française a néanmoins assuré que « la plus grande précaution sera prise pour assurer la sécurité des populations lors de ces opérations ».