Donald Trump, de retour à la Maison-Blanche, fait la promotion ouverte de ses intérêts économiques privés, gérés par ses fils ou par lui-même, marquant un contraste assumé avec les discrétions relatives de son premier mandat. Mardi, le président américain a inauguré un nouveau parcours sur le complexe de golf « Trump International » à Balmedie, en Écosse. L’événement a été retransmis en direct sur la chaîne YouTube officielle de la Maison-Blanche, et a vu la présence du Premier ministre écossais, John Swinney, dont le gouvernement a récemment accordé une subvention pour une compétition sur ce même golf.
Cette situation soulève de vives inquiétudes quant aux conflits d’intérêts. Noah Bookbinder, président de l’ONG Citizens for Responsibility and Ethics in Washington (CREW), estime que cela donne l’impression que des gouvernements étrangers cherchent à s’attirer les faveurs de Donald Trump via ses affaires privées. L’organisation juge « très inquiétant » que la diplomatie américaine puisse être guidée par les intérêts financiers du clan Trump.
Outre le golf, la famille Trump possède une quinzaine de clubs de golf dans le monde. Les enfants de Donald Trump sont également impliqués dans une multitude d’autres activités économiques, souvent encouragées directement depuis la Maison-Blanche par le président lui-même. Donald Trump a notamment investi dans plusieurs projets de cryptomonnaies, ce qui a contribué à accroître sa fortune personnelle, tandis que son gouvernement soutient activement ce secteur. Il a d’ailleurs fait la promotion de sa propre cryptomonnaie, le $TRUMP, sur sa plateforme Truth Social, qu’il utilise aussi comme canal de communication officiel.
Son épouse, Melania Trump, mène également divers projets rémunérateurs, dont une série documentaire produite par Amazon. Par ailleurs, Donald Trump et Steve Witkoff, son émissaire spécial en Russie et au Moyen-Orient, sont associés via leurs familles dans World Liberty Financial, une société de cryptomonnaies. Cette entreprise a fait l’objet de critiques suite à une transaction lucrative avec une société d’Abou Dhabi. Contrairement à son premier mandat, où la Trump Organization avait imposé un moratoire sur les investissements avec des partenaires privés étrangers, cette fois, aucune restriction similaire n’est en place.
