
Malgré l’image hivernale que lui prête le chanteur Gilles Vigneault, le Canada continue de séduire massivement les francophones du monde entier. Chaque année, des milliers de Français, Belges, Suisses, Marocains, Algériens et Camerounais s’y installent, faisant de Montréal une des principales villes « françaises » hors de France, avec plus de 200 000 Français résidents. Mais qu’est-ce qui attire tant nos compatriotes dans ce pays réputé froid ? Avant tout, le Canada demeure une terre d’opportunités.
Estelle Sauphanor, une Martiniquaise de 27 ans travaillant dans les nouvelles technologies, témoigne : « Malgré les restrictions, le Canada reste une terre sous-peuplée et la population est vieillissante. La jeunesse et l’immigration sont indispensables pour permettre au pays de continuer à être la puissance économique qu’il est. » Elle précise qu’il existe des opportunités dans l’intelligence artificielle, la médecine et l’animation, encourageant la persévérance. Un avantage majeur pour les francophones est la langue, le français étant majoritairement parlé au Québec, ce qui facilite grandement l’intégration.
Maxence Perrin, un étudiant nancéen de 27 ans réorienté dans le jeu vidéo à Montréal, souligne que « La mentalité du Québec est beaucoup plus ouverte qu’en France (…) Montréal est une ville très dynamique et est vraiment l’endroit rêvé pour faire des sorties. Et puis, le Canada est un pays avec de superbes paysages et lacs. » Pour s’intégrer, il est souvent conseillé de profiter pleinement de l’hiver et des sports de glisse, ainsi que de la nature en toutes saisons. Si le premier hiver est souvent bien accepté, la déprime peut s’installer par la suite, incitant de nombreux immigrants et Canadiens à chercher le soleil entre décembre et mars.
Sonia Soula, une Parisienne de 24 ans travaillant dans le secteur du jeu vidéo au Québec après des études à la Sorbonne, met en avant les différences en matière de conditions de travail et d’études. Elle confie : « Au Québec, il y a plutôt un esprit d’entraide entre les étudiants. Les professeurs ne sont pas rabaissant, bien au contraire. Ils sont dans l’encouragement et la positivité. J’avais la sensation que j’étais autorisée à rêver grand. Je pense que c’est ce qui m’a poussée à atteindre mes objectifs à un jeune âge. »
Si la qualité académique et l’esprit d’entraide sont valorisés, la recherche d’un logement abordable reste un défi majeur. Lancelot Peaucelle, un étudiant français à Montréal, met en garde : « La vie au Canada est assez idéalisée, alors qu’il est assez difficile de trouver un bon logement. » Les prix ne cessent d’augmenter dans les grandes villes, rendant l’accès au logement « catastrophique ». Enfin, les immigrants expérimentés rappellent l’importance de bien se préparer à l’hiver canadien : « Choisissez des bons manteaux d’hiver et surtout des bons gants. J’ai eu le malheur lors de ma première année au Québec d’être sortie une fois sans gants et je me suis retrouvée avec des brûlures de froid, qui sont restées sur mes mains près d’un an et demi. Hydratez-vous beaucoup, le froid assèche la peau. »