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La filiale française de Claire's, l'enseigne d'accessoires et bijoux, a été placée en redressement judiciaire. Environ 250 magasins et 800 emplois sont menacés. La concurrence des plateformes asiatiques comme Shein et Temu est citée comme un facteur majeur de ces difficultés, qui touchent également la maison mère aux États-Unis.

La filiale française de l’enseigne d’accessoires et de bijoux à petits prix, Claire’s, a été placée en redressement judiciaire. Cette décision, confirmée le lundi 28 juillet par l’avocat des représentants du personnel, fait suite à une information initialement relayée par la radio locale Delta FM. Au début de l’année 2024, Claire’s France gérait environ 250 magasins et employait près de 800 salariés sur le territoire national.

Le Tribunal des activités économiques de Paris a officiellement ouvert cette procédure de redressement judiciaire le 24 juillet, assortie d’une période d’observation de six mois. Au terme de cette période, le tribunal statuera sur la possibilité d’un plan de continuation, potentiellement avec un repreneur, ou prononcera une liquidation judiciaire, signifiant l’arrêt de l’activité. L’avocat des représentants du personnel, Maître Khaled Meziani, a exprimé ses craintes quant à de nombreux licenciements, malgré la recherche d’un repreneur.

Claire’s n’est pas un cas isolé dans le paysage du prêt-à-porter et des accessoires en France. De nombreuses autres enseignes ont été confrontées à des difficultés similaires au cours des dix-huit derniers mois, à l’instar de la marque Jennyfer, qui a néanmoins trouvé un repreneur fin avril, sauvant ainsi 350 emplois sur les 1 000 menacés. Une des principales raisons invoquées est la concurrence accrue des plateformes asiatiques aux prix très bas, telles que Shein et Temu.

Malgré un bénéfice net de 1,3 million d’euros entre fin 2023 et fin 2024, et de 0,8 million sur l’exercice précédent, les ventes de Claire’s France ont enregistré une baisse, passant de 142 millions à 132 millions d’euros en un an. Véronique Revillod, secrétaire générale de la fédération des services CFDT, a souligné un manque de clarté concernant les données financières de l’entreprise, qui était encore bénéficiaire l’année précédente.

La situation de la maison mère américaine de Claire’s est également préoccupante. L’entreprise s’était déjà placée sous la protection du chapitre 11 de la loi américaine sur les faillites en 2018. Selon Bloomberg, elle envisagerait de le faire de nouveau, en raison notamment de l’impact des droits de douane imposés par l’administration Trump sur les produits fabriqués en Chine, un fournisseur majeur pour Claire’s.