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Le CAC 40 recule après l'accord commercial UE-USA, jugé déséquilibré. Forvia brille grâce à ses résultats et l'accord, tandis que Thales chute. Un compromis diplomatique incertain.

Malgré un soulagement initial, l’accord commercial conclu entre l’Union européenne et les États-Unis a rapidement viré à la déception sur les marchés financiers, entraînant un recul progressif du CAC 40. L’indice parisien, après avoir flirté avec les 7 930 points à l’ouverture, a chuté pour clôturer à 7 800,88 points, en baisse de 0,43%. Cette baisse est principalement due aux secteurs de l’automobile, de la pharmacie, des spiritueux et de la défense, fortement pénalisés par les termes de l’accord. L’enthousiasme des premières heures a laissé place à la circonspection, de nombreuses voix s’élevant contre un accord jugé déséquilibré et trop favorable à Washington.

Cet accord, annoncé par Donald Trump et Ursula von der Leyen en Écosse, prévoit une surtaxe douanière de 15% sur les produits européens exportés vers les États-Unis, contre une menace initiale de 30%. Si l’aéronautique bénéficie d’une exemption totale et certains secteurs comme l’automobile et la sidérurgie voient leurs droits réduits à 15%, les spiritueux espèrent toujours être inclus. En contrepartie, l’UE s’est engagée à acheter 750 milliards de dollars de produits énergétiques américains et à investir 600 milliards de dollars supplémentaires aux États-Unis.

Sur le plan des valeurs, Forvia (anciennement Faurecia) a réalisé la meilleure performance du SBF 120, avec une hausse de 13,43% à 11,655 euros. L’équipementier automobile a été porté par l’amélioration de ses marges et de sa trésorerie au premier semestre 2025, ainsi que par l’accord commercial. Son résultat opérationnel a grimpé de 3,1% et son cash-flow net a doublé. En revanche, Thales a enregistré la deuxième plus forte baisse du CAC 40 (-4,33% à 229,70 euros), impacté par les déclarations de Donald Trump sur l’achat d’équipements militaires américains par les Européens et des rumeurs d’acte de malveillance visant Naval Group, dont Thales détient une participation.

L’économiste Apolline Menut de Carmignac a résumé la situation en soulignant que l’accord, bien que non réjouissant pour l’Europe, permet d’éviter le scénario catastrophe d’une guerre commerciale totale. Elle le qualifie davantage de « compromis diplomatique » que d’avancée commerciale, avec un coût économique réel mais une logique stratégique implacable.

L’agenda des prochains jours s’annonce chargé avec de nombreuses publications de résultats d’entreprises, incluant Stellantis, Air Liquide et L’Oréal, ainsi que des annonces de Boeing, UPS, Mondelez et Starbucks à New York. La réunion de la Réserve fédérale américaine concernant la politique monétaire est également très attendue.