
Une étude récente menée par Doctolib, l’association Soins aux Professionnels de Santé (SPS) et Grenoble École de Management révèle une augmentation alarmante des violences subies par les professionnels de santé libéraux en France. Selon cette enquête, publiée le 21 juillet, 41% des soignants libéraux ont déclaré avoir été victimes d’agressions verbales ou de menaces dans l’exercice de leur profession. De plus, 19% ont rapporté au moins une tentative de vol, et 6% ont subi une agression physique, bien que ces dernières restent moins fréquentes.
Le docteur Éric Henry, président de l’association SPS, souligne que les menaces et les agressions verbales se multiplient et peuvent émaner de n’importe qui. Il met en lumière la vulnérabilité des médecins libéraux qui, contrairement au Samu ou aux forces de l’ordre, sont souvent seuls face à leurs patients. Cette situation les rend particulièrement exposés en cas de violence.
Cette étude corrobore les observations de l’Ordre des médecins, qui a enregistré 1581 incidents de violence envers les praticiens en 2023, soit une hausse de 27% en un an. Ces agressions ne se limitent pas aux zones urbaines et touchent toutes les spécialités médicales. Eric Henry ajoute que refuser certaines demandes non justifiées de patients, comme un arrêt de travail ou une prescription trouvée sur internet, expose les praticiens à des retours de bâton sous forme d’avis négatifs en ligne, impactant leur réputation.
La dégradation des conditions de travail et des revenus jugés insuffisants ont des répercussions directes sur la santé mentale des soignants. L’étude indique que 63% des professionnels interrogés ressentent du stress, de la peur et de l’anxiété liés à ces agressions. Par ailleurs, 41% avouent une perte de motivation. Cette insécurité conduit à une remise en question de leur choix de carrière, avec seulement 60% des sondés déclarant garder leur vocation intacte. Un soignant sur deux recommanderait sa profession à un jeune, mais 32% la déconseillent explicitement.