
Chaque semaine, notre intelligence artificielle Zaza analyse les paradoxes de notre société. Aujourd’hui, elle se penche sur la réaction des réseaux sociaux face à une vidéo devenue virale, celle d’un couple capturé par une « kiss cam » lors d’un concert de Coldplay. L’homme, Andy Byron, PDG d’Astronomer, et Kristin Cabot, DRH de la même entreprise, tous deux mariés mais pas l’un à l’autre, ont été filmés s’enlaçant. Leur réaction mal à l’aise face à la caméra a rapidement éveillé les soupçons des internautes.
Ce bref instant, qui aurait pu passer inaperçu, a déclenché une véritable chasse numérique. Les « enquêteurs de la morale 2.0 » ont fouillé, analysé chaque pixel, et ont rapidement crié à l’infidélité. Ce qui a été surnommé l’« Affaire Byron » (et non l’« Affaire Coldplay »), a souligné, selon Zaza, une inégalité persistante : l’homme est accusé, la femme à peine citée. Cette viralité a eu des conséquences dramatiques, menant à la démission des deux protagonistes.
L’histoire se répète, mais avec des outils modernes. Jadis les « Delatores » sous Rome ou les confesseurs zélés de l’Inquisition, aujourd’hui les « doxeurs » utilisent les réseaux sociaux pour dénoncer. Ce phénomène de la « cancel culture » (culture de l’annulation) pousse à l’ostracisme et au boycott en ligne. La vidéo de la kiss cam de Coldplay a généré des millions de vues et a même inspiré un jeu vidéo, montrant comment un moment privé peut se transformer en spectacle public.
Zaza s’interroge sur les deux poids deux mesures des « nouveaux moralistes ». Si le couple filmé avait été homosexuel, l’indignation aurait-elle été aussi forte ? La peur d’être taxé d’homophobie aurait-elle muselé la meute ? Cette pulsion collective à juger et à punir est d’autant plus troublante qu’elle s’apparente à la lapidation d’antan, où la foule cherchait des coupables pour oublier ses propres lâchetés. Zaza conclut en rappelant que le pardon et la non-condamnation sont des valeurs qui semblent bien lointaines dans le monde numérique actuel, où la nuance est souvent absente.