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Condamnée pour détournement de fonds publics, Marine Le Pen poursuit sa bataille juridique contre son inéligibilité. Elle a fait appel et multiplie les recours pour défendre sa candidature à la prochaine présidentielle. Le Rassemblement national dénonce une décision politique et soutient sa leader face à cette épreuve judiciaire.

Condamnée le 31 mars dernier à cinq ans d’inéligibilité avec exécution provisoire et quatre ans de prison (dont deux ferme aménageables) dans l’affaire des « assistants parlementaires européens du FN », Marine Le Pen avait rapidement réagi. Sur TF1, la chef de file du Rassemblement national (RN) avait affirmé : « Je suis éliminée », dénonçant une décision de justice visant à l’empêcher de se présenter à la prochaine élection présidentielle. Malgré le choc, elle avait aussitôt promis de se battre, clamant : « Je suis combative. Je ne vais pas me laisser éliminer ainsi. »

Près de quatre mois après cette condamnation pour détournement de fonds publics, Marine Le Pen maintient sa posture de « combativité ». Elle a fait appel de la décision, suspendant de fait l’exécution de sa peine d’emprisonnement, bien que l’inéligibilité s’applique immédiatement. La Cour d’appel de Paris a indiqué envisager un procès avec une décision à l’été 2026, un calendrier qui pourrait lui offrir une fenêtre pour la présidentielle de 2027 si la décision lui est plus favorable.

L’affaire des assistants parlementaires, qui concerne des accusations d’emplois fictifs entre 2004 et 2016, a vu 24 des 27 prévenus condamnés, y compris le Rassemblement national lui-même. Marine Le Pen est accusée d’avoir eu un « rôle central » dans un système de détournement de fonds du Parlement européen au profit du FN. Elle aurait notamment embauché quatre assistants fictifs qui travaillaient en réalité pour le parti.

Face à cette situation, Marine Le Pen multiplie les recours. Elle a contesté la radiation des listes électorales et a même déposé des questions prioritaires de constitutionnalité (QPC) devant le Conseil d’État. Parallèlement, le groupe des députés RN, présidé par Éric Ciotti, a présenté une proposition de loi visant à interdire l’exécution immédiate des peines d’inéligibilité, une initiative perçue comme une réaction directe à la situation de Marine Le Pen.

Le Rassemblement national, à travers Jordan Bardella et d’autres cadres du parti, a dénoncé une « tyrannie des juges » et une atteinte à la démocratie. Cette mobilisation du parti vise à défendre sa cheffe de file, qui se présente comme une victime d’un « système » cherchant à l’écarter de la course présidentielle. L’avenir politique de Marine Le Pen, et avec lui celui du RN, repose désormais en grande partie sur l’issue de cette bataille judiciaire en appel.