
Emmanuel Macron a annoncé que la France reconnaîtra officiellement l’État de Palestine lors de l’Assemblée générale des Nations unies en septembre. Cette décision unilatérale marque un tournant, le président en faisant un élément de son « domaine réservé » et provoquant un coup d’éclat international aux répercussions nationales. Initialement envisagée pour juin, cette échéance avait été reportée, notamment en raison de la guerre entre l’Iran et Israël.
Le retour de la situation à Gaza au premier plan, avec des images de population confrontée à la famine et le bombardement de l’Église catholique de l’enclave, semble avoir accéléré la démarche du chef de l’État. Un conseiller impliqué a souligné l’« effet symbolique » de cette décision dans le contexte d’une guerre à Gaza jugée « de plus en plus scandaleuse et difficile ». Cette annonce a suscité des réactions contrastées : saluée par les autorités palestiniennes comme une « victoire », elle a été vivement condamnée par Israël, qui estime qu’elle « récompense la terreur ». Les États-Unis ont également rejeté cette initiative, la qualifiant d’« imprudente » et de « camouflet pour les victimes du 7 octobre ».
Bien que symbolique, cette reconnaissance pourrait avoir des conséquences concrètes et relancer le processus de paix. Elle vise à repositionner la France comme un acteur diplomatique majeur dans la résolution du conflit israélo-palestinien. Le geste français pourrait inciter d’autres pays européens à suivre le mouvement, après l’Espagne, l’Irlande, la Norvège et la Slovénie qui ont déjà franchi le pas en 2024. À ce jour, 149 pays ont déjà reconnu l’État de Palestine, la France pourrait être le 150e. Le président Macron s’est engagé à ce que la France œuvre pour un cessez-le-feu immédiat à Gaza, la libération des otages, et l’acheminement de l’aide humanitaire. Il a également évoqué la nécessité d’un État palestinien viable, démilitarisé et reconnaissant pleinement Israël pour assurer la sécurité de tous au Proche-Orient.