
Alors que le président américain Donald Trump a décidé de suspendre ses droits de douane unilatéraux, provoquant une panique financière au printemps, le Financial Times avait ironiquement qualifié début mai M. Trump de « TACO » (« Trump always chickens out »), sous-entendant qu’il se « dégonfle toujours » dans les négociations commerciales. Cette expression avait visiblement exaspéré le chef d’État, qui l’avait qualifiée de « question méchante » depuis le bureau Ovale de la Maison Blanche.
Pourtant, le 15 juillet, l’éditorialiste du Wall Street Journal (WSJ) Greg Ip a offert une perspective différente, affirmant avec conviction : « Oubliez TACO. Trump est en train de gagner sa guerre commerciale. » Cette déclaration intervient à un moment crucial. En effet, Ursula von der Leyen, la présidente de la Commission européenne, doit rencontrer le président américain en Écosse ce dimanche 27 juillet. L’objectif de cette rencontre est de tenter de parvenir à un accord commercial avant la date butoir du 1er août, afin d’éviter l’imposition de droits de douane unilatéraux de 30 % sur les produits européens.
Le débat n’est pas de défendre la politique commerciale de M. Trump, que le WSJ avait par le passé qualifiée de « guerre la plus stupide de l’Histoire ». Il s’agit plutôt d’analyser si le président parvient à atteindre les objectifs qu’il s’est fixés, malgré les controverses et les critiques.
Le terme « TACO », inventé par le chroniqueur Robert Armstrong du Financial Times en mai 2025, désignait une tendance de Trump à menacer de tarifs élevés, à les repousser, puis à voir les marchés rebondir. Ce schéma a été observé à plusieurs reprises, notamment avec la suspension de tarifs importants qui devaient entrer en vigueur en avril, après avoir provoqué un choc sur les marchés boursiers. Les experts du marché ont noté que cette approche reflète une réponse prévisible aux politiques commerciales de Trump, qui cherche à négocier des accords bilatéraux en exerçant une pression maximale.
Lors de sa visite à l’université Carnegie Mellon de Pittsburgh le 15 juillet, Trump a annoncé plus de 90 milliards de dollars d’investissements dans l’énergie et l’intelligence artificielle en Pennsylvanie, renforçant son discours sur le renforcement de l’économie américaine. Les négociations commerciales avec l’UE sont intenses, et Trump a estimé qu’il y avait « 50-50 chances » de parvenir à un accord. La Commission européenne s’est préparée à des contre-mesures, avec des tarifs de plus de 100 milliards de dollars sur les biens américains si aucun accord n’est trouvé. Les diplomates européens espèrent un tarif de base américain de 15 %, similaire à l’accord récent avec le Japon, afin d’éviter une escalade.