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La France pourrait voir son nombre de décès dépasser celui des naissances en 2025, une première depuis 1944. Une baisse de la fécondité et le vieillissement du baby-boom expliquent ce phénomène, soulevant des défis pour le système social.

La France pourrait connaître en 2025 une situation démographique inédite depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale : le nombre de décès dépasserait celui des naissances. L’Insee a qualifié cette éventualité de « de l’ordre du possible », bien qu’elle ne fournisse pas de prévisions précises. Cependant, sur les douze derniers mois glissants jusqu’à fin mai, le solde naturel est déjà devenu négatif, avec environ 651 000 décès pour 650 000 naissances, une « première » selon Chloé Tavan de l’Insee.

Ce basculement, bien qu’attendu par les démographes, se produit plus tôt que prévu. L’Insee tablait initialement sur 2035, tandis que d’autres projections évoquaient 2027. La principale raison de cette accélération est une baisse plus marquée des naissances. Entre janvier et mai, les naissances ont chuté de 3,7 % par rapport à l’année précédente, une tendance observée depuis plusieurs années.

Cette diminution s’explique par une baisse de la fécondité, influencée par divers facteurs tels que les difficultés d’accès à l’emploi stable, l’évolution des aspirations personnelles et les préoccupations environnementales. Parallèlement, le nombre de décès a augmenté de 3,5 % sur les cinq premiers mois de l’année, un phénomène attendu en raison du vieillissement des générations nombreuses du baby-boom qui atteignent des âges de forte mortalité.

Le déclin de la natalité soulève des inquiétudes majeures quant au financement du système français de protection sociale, qui repose sur les cotisations des actifs. La ministre des Solidarités, Catherine Vautrin, a souligné sur le réseau social X l’importance de « préserver notre modèle social » face à ce « bouleversement démographique majeur ». Le gouvernement envisage de soutenir la natalité via des mesures comme la lutte contre l’infertilité et la modernisation des congés parentaux, notamment avec un nouveau « congé de naissance » offrant un soutien financier accru.