
Les Exchange Traded Funds (ETF), également appelés fonds négociés en Bourse, séduisent un nombre croissant de Français en raison de leur praticité et de leurs coûts réduits. Cette tendance est particulièrement visible au sein du Plan d’Épargne en Actions (PEA), soulevant des questions importantes sur la souveraineté financière nationale. Les comparateurs spécialisés tels que Trackinsight et JustETF recensent près de 200 ETF éligibles au PEA, offrant aux investisseurs un large éventail de choix pour diversifier leurs placements.
L’offre d’ETF compatibles avec le PEA s’est considérablement étoffée, permettant aux épargnants français d’investir massivement sur le marché européen. Parmi les ETF les plus plébiscités, l’iShares Core DAX, répliquant l’indice boursier majeur de Francfort, se distingue avec 8,72 milliards d’euros d’encours. Il est suivi de près par l’iShares Core EuroStoxx 50, qui suit les performances du principal indice de la zone euro, avec 7,90 milliards d’euros d’actifs sous gestion. Ces chiffres témoignent de l’appétit des épargnants français pour ces produits financiers.
Toutefois, une observation cruciale soulève des interrogations. Malgré leur exposition à des valeurs européennes, ces deux ETF majeurs, accessibles via les quelque 5,4 millions de PEA détenus en France, sont gérés par BlackRock. Ce géant américain de la gestion d’actifs est le propriétaire de la marque iShares, sous laquelle ces fonds sont commercialisés. Cette prédominance d’acteurs américains dans la gestion de fonds répliquant des indices européens, et achetés par des épargnants français, interpelle quant à l’indépendance et à la souveraineté financière de la France et de l’Europe face à l’influence grandissante des entités financières d’outre-Atlantique. La question de l’équilibre entre l’accès à des produits d’investissement performants et la maîtrise des leviers financiers nationaux devient ainsi un enjeu central.