
Bruno Retailleau, l’actuel ministre de l’Intérieur et président des Républicains (LR) depuis le 18 mai 2025, a récemment provoqué des remous au sein du gouvernement par ses déclarations critiques à l’égard du macronisme. Dans un entretien publié le 22 juillet 2025 dans l’hebdomadaire Valeurs Actuelles, il a affirmé que le « macronisme s’achèvera avec Emmanuel Macron, tout simplement » . Selon lui, ce courant politique n’est « ni un mouvement politique, ni une idéologie », mais « repose essentiellement sur un homme » .
Ces propos, loin d’être inédits pour Bruno Retailleau, ont été perçus comme une attaque directe et ont suscité de vives réactions au sein du camp présidentiel. Dès le 23 juillet, des figures comme Élisabeth Borne ont dénoncé des déclarations « inacceptables », appelant au « respect mutuel » pour agir ensemble . Le président Emmanuel Macron lui-même aurait recadré son ministre lors du Conseil des ministres du 23 juillet, regrettant « la caricature parfois simpliste des choses » . La rencontre prévue entre les deux hommes le 24 juillet a d’ailleurs été reportée, Bruno Retailleau ayant finalement été reçu par le Premier ministre François Bayrou .
Malgré la polémique, Bruno Retailleau campe sur ses positions. En marge d’un déplacement le 24 juillet, il s’est défendu en déclarant ne rien avoir dit de nouveau par rapport à ses prises de parole passées, où il avait déjà qualifié Emmanuel Macron d’« illusionniste talentueux » ou le macronisme d’« égocentrisme ». Il a réaffirmé son respect pour la personne et la fonction présidentielle tout en insistant sur son indépendance politique . Le ministre de l’Intérieur a également rejeté le concept du « en même temps », cher à Emmanuel Macron, car il « alimente l’impuissance » .
Bruno Retailleau justifie sa présence au gouvernement non pas par une adhésion au macronisme, mais par un engagement en faveur de l’« intérêt général » et la volonté d’empêcher l’accès au pouvoir de la « gauche mélenchonisée » . Il se positionne comme représentant d’une « droite utile, mais pas docile », cherchant à peser avec ses convictions au sein de la coalition gouvernementale dirigée par François Bayrou . Les Républicains, quant à eux, semblent soutenir son positionnement, voyant dans ces tensions un moyen de cimenter le parti derrière leur président et de maintenir une ligne non alignée .