
Face à la dégradation des conditions de vie, la faim et la peur, les habitants de Gaza pourraient être contraints de quitter l’enclave. L’idée d’un Gaza sans Palestiniens, bien que promue par l’extrême droite depuis le 7 octobre et un courant favorable à la colonisation intégrale, n’avait jusqu’à présent pas été traduite en mesures concrètes par le gouvernement.
Cependant, avec l’aggravation des conditions de survie à Gaza, cette possibilité de dépeuplement prend désormais une forme tangible. Israel Katz, le ministre de la Défense, a officialisé le 7 juillet l’intention du gouvernement de créer une « ville humanitaire » sur les ruines de Rafah, dans le sud de l’enclave. Cette structure, construite dans une zone presque entièrement rasée, est destinée à accueillir initialement environ 600 000 personnes. Une fois à l’intérieur, la seule voie de sortie proposée serait un départ de Gaza vers une destination à l’étranger. Des experts en droit international et des organisations de défense des droits humains ont soulevé de vives critiques, qualifiant ce plan de « manifestement illégal » et de « crime contre l’humanité », le comparant à un camp de concentration et à un déplacement forcé.
Le plan du ministre de la Défense, Israel Katz, vise à regrouper progressivement l’intégralité de la population civile de Gaza, soit plus de deux millions de personnes, dans cette zone. L’objectif déclaré est de procéder à un contrôle de sécurité pour écarter les membres du Hamas, et il a été affirmé que personne ne serait autorisé à quitter cette zone une fois à l’intérieur. La construction de cette « ville » pourrait débuter lors d’un éventuel cessez-le-feu de soixante jours actuellement en négociation. Cependant, l’état des infrastructures à Rafah, presque entièrement détruites par le conflit, est jugé insuffisant pour garantir des conditions humanitaires minimales pour un tel afflux de population. De plus, la notion d' »émigration volontaire » suggérée par Katz est perçue par les critiques comme une tentative de dissimuler un déplacement forcé de la population de Gaza, ce qui soulève des préoccupations majeures quant à la violation du droit international et à la possibilité d’une épuration ethnique.