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Les affrontements armés s'intensifient entre la Thaïlande et le Cambodge, entraînant l'évacuation de milliers de civils et des craintes de guerre. L'ONU est saisie.

De violents affrontements ont éclaté le 25 juillet le long de la frontière entre la Thaïlande et le Cambodge, forçant l’évacuation de plus de 138 000 civils. Ces violences, d’une intensité inédite depuis 2011, impliquent des avions de combat, des tanks et des tirs d’artillerie, faisant craindre une escalade vers une guerre, selon le Premier ministre thaïlandais par intérim, Phumtham Wechayachai.

Le bilan actuel est lourd : la Thaïlande déplore quinze morts, dont un militaire, et plus de quarante blessés. Côté cambodgien, un homme de 70 ans a perdu la vie et cinq personnes ont été blessées, selon un porte-parole provincial. Face à cette situation critique, une réunion d’urgence du Conseil de sécurité de l’ONU a été sollicitée par le Premier ministre cambodgien, Hun Manet.

Des journalistes de l’AFP ont rapporté avoir entendu des tirs d’artillerie et observé des familles fuyant Samraong, ville cambodgienne proche de la frontière. Le Premier ministre malaisien, Anwar Ibrahim, en tant que président de l’ASEAN, a appelé à un « cessez-le-feu immédiat » et à une résolution pacifique des tensions, soulignant des signaux positifs des deux pays.

Toutefois, les combats ont repris quelques heures après cet appel, avec des bombardements cambodgiens et des ripostes thaïlandaises. La Thaïlande a affirmé être prête à un dialogue diplomatique, mais sans réponse du Cambodge à ce jour. Le ministre chinois des Affaires étrangères, Wang Yi, a qualifié les affrontements de « déchirants » et a appelé à une gestion calme de ce conflit hérité des « séquelles des colonisateurs occidentaux ».

Les deux nations se rejettent la responsabilité des hostilités. La Thaïlande accuse le Cambodge d’avoir ciblé des infrastructures civiles et d’avoir posé de nouvelles mines, ce que Phnom Penh conteste. Ce regain de tension fait suite à la mort d’un soldat cambodgien en mai et s’inscrit dans un différend frontalier de longue date, notamment autour du temple de Preah Vihear, classé au patrimoine mondial. Les affrontements passés entre 2008 et 2011 avaient déjà causé de nombreux décès et déplacements. La communauté internationale, incluant les États-Unis, la France, l’Union européenne et la Chine, a unanimement appelé au dialogue pour mettre fin à cette crise.