
Les récentes frictions entre le président Emmanuel Macron et le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau, également leader des Républicains (LR), ont eu pour effet inattendu de consolider le parti de droite derrière son chef. Ces tensions, marquées par le report d’un rendez-vous sur l’Algérie et des échanges tendus en Conseil des ministres, renforcent le positionnement non aligné de LR.
Le député LR de la Moselle, Fabien Di Filippo, a critiqué sans détour le chef de l’État, affirmant qu’il était devenu un « roi nu » dénué de pouvoir. Valérie Boyer, sénatrice LR des Bouches-du-Rhône, estime que ces tensions sont inhérentes à une situation de cohabitation où le ministre de l’Intérieur cherche à ne pas prolonger l’inefficacité de l’action macronienne. Elle a également souligné la capacité de Bruno Retailleau à être une « personnalité de rassemblement ».
Le député du Bas-Rhin, Patrick Hetzel, a salué la « liberté de parole » de Bruno Retailleau. Malgré les tensions, Retailleau a affirmé ne pas voir de raison de quitter le gouvernement tant que les décisions sont conformes à l’intérêt national et à ses convictions. Il a également précisé que ses critiques visaient le macronisme en tant que concept politique, et non personnellement Emmanuel Macron.
Élu à la tête des Républicains avec un score écrasant de 74,31% des voix en mai 2025, Bruno Retailleau bénéficie d’une forte légitimité pour imposer sa ligne au parti. Le soutien de figures comme Gérard Larcher, président du Sénat, conforte sa position. Cette période de tensions met en lumière la stratégie des Républicains de s’affirmer comme une force d’opposition constructive, mais non docile, au sein du gouvernement, dans la perspective des échéances futures.