
Dans la bande de Gaza, l’accès à l’eau potable est devenu un défi quotidien, voire mortel. Ahmed Rashad, père de cinq enfants réfugié dans la région de Mawassi, doit parcourir cinq kilomètres sous une chaleur intense pour trouver un point d’eau douce. Cette situation, partagée par des centaines de milliers de Gazaouis, est exacerbée par les opérations militaires israéliennes qui rendent l’acheminement de l’aide humanitaire extrêmement périlleux. Le 13 juillet, un incident tragique à Nousseirat a coûté la vie à dix personnes, dont huit enfants, alors qu’elles attendaient de remplir leurs bouteilles près d’un camion-citerne, un tir israélien étant en cause, qualifié d’« erreur technique » par l’État hébreu.
La crise de l’eau à Gaza est profonde : près de 97% des ressources hydriques y sont impropres à la consommation, exposant les habitants à des risques sanitaires majeurs. Les infrastructures d’eau et d’assainissement ont été gravement endommagées ou détruites par les conflits et le blocus. Des organisations humanitaires comme l’UNICEF et Médecins Sans Frontières alertent sur l’effondrement des services essentiels et la propagation de maladies, notant que les enfants sont particulièrement vulnérables à la déshydratation et à la malnutrition. Le manque de carburant aggrave la situation, car il empêche le fonctionnement des usines de dessalement et des pompes nécessaires à la distribution de l’eau.
Malgré les efforts de certaines initiatives humanitaires, comme la réhabilitation de puits par les Émirats arabes unis dans le cadre de l’opération « Chivalrous Knight 3 », l’aide reste largement insuffisante. Les Palestiniens sont forcés de vivre dans des conditions insalubres, et le déplacement forcé de 90% de la population n’a fait qu’amplifier la crise. La situation est telle que l’ONU a alerté sur l’effondrement humanitaire à Gaza, avec des enfants qui boivent de l’eau contaminée et des décès liés à la faim qui se multiplient. Les organisations internationales appellent à un cessez-le-feu immédiat et à la levée des restrictions sur l’aide humanitaire pour éviter une catastrophe encore plus grande.