
Face aux moustiques estivaux, protéger les nourrissons sans danger est un défi. La peau fragile des bébés absorbe facilement les substances chimiques, rendant l’utilisation des répulsifs délicate. Le Haut Conseil de la Santé Publique (HCSP) émet des recommandations claires, particulièrement cruciales en zones tropicales où les moustiques transmettent des maladies graves comme le paludisme, la dengue ou le chikungunya.
Pour les bébés de moins de 6 mois, les répulsifs cutanés sont à proscrire. Seules les mesures physiques, telles que la moustiquaire, sont recommandées. Dès 6 mois, l’IR3535 (Insect Repellent 3535) est privilégié pour sa moindre toxicité, malgré une efficacité limitée. Ce produit pénètre moins facilement dans le sang, réduisant ainsi les risques pour le cerveau des tout-petits.
À partir de 2 ans (exceptionnellement dès 1 an en zone à haut risque), le DEET à faible concentration (10%) et l’Icaridine (10-25%) peuvent être utilisés. Le DEET, bien qu’efficace, est agressif et doit être manipulé avec précaution. L’huile d’eucalyptus citriodora / PMD est à éviter avant 3 ans en raison de son caractère irritant et d’une toxicité insuffisamment étudiée chez les jeunes enfants.
Les précautions d’emploi sont primordiales : les répulsifs doivent être appliqués uniquement sur la peau découverte, en évitant les zones irritées, les yeux, la bouche et les mains des enfants. Pour les moins de 12 ans, l’application doit impérativement être faite par un adulte, en vaporisant d’abord le produit sur les mains avant de l’étaler sur la peau de l’enfant. Les sprays directs sont à éviter.
Les mesures physiques restent la meilleure défense : moustiquaires (imprégnées d’insecticide en zones à risque), vêtements longs et amples, et ventilateurs sont des alliés efficaces. En revanche, plusieurs méthodes populaires sont inefficaces contre la transmission de maladies, comme les bracelets antimoustiques, les huiles essentielles (citronnelle), les appareils à ultrasons, la vitamine B1, l’homéopathie ou les rubans gluants sans insecticide.
Enfin, certains produits sont à éviter chez les bébés en raison de leurs risques d’irritation ou de toxicité : les serpentins à brûler, les diffuseurs/prises insecticides et les vêtements imprégnés de perméthrine ou autres pyréthrinoïdes. Pour une protection optimale, l’élimination des gîtes larvaires de moustiques à proximité de l’habitation est également cruciale.