
La ministre de la Culture, Rachida Dati, est au cœur d’une controverse judiciaire majeure, étant renvoyée devant le tribunal correctionnel pour des accusations de « corruption et trafic d’influence passifs, ainsi que recel d’abus de pouvoirs et d’abus de confiance » dans le cadre de l’affaire Renault. Elle a vivement réagi en dénonçant publiquement des « dysfonctionnements graves de la justice », une prise de parole qui a suscité de nombreuses réactions, y compris de la part des plus hautes instances judiciaires.
La procédure est entièrement contestée par Rachida Dati et ses avocats, qui pointent du doigt un rapport Mazars, point de départ de l’affaire, qu’ils estiment « incomplet » et manquant d’annexes cruciales. Selon ses défenseurs, ce document tronqué aurait servi de base à l’ouverture de l’enquête préliminaire, soulevant des questions sur la validité de la procédure. Ils mettent également en avant le refus systématique de leurs demandes d’actes tout au long de l’instruction, affirmant que cela a entravé la défense.
Les faits reprochés à l’ancienne Garde des Sceaux s’étendent de 2010 à 2012, période durant laquelle elle était députée européenne et avocate. Elle est soupçonnée d’avoir perçu 900 000 euros de RNBV, une filiale de l’alliance Renault-Nissan alors dirigée par Carlos Ghosn, pour des prestations de conseil dont la réalité et la légalité sont remises en question par la justice. Les juges estiment que ces sommes pourraient correspondre à un « pacte de corruption » dissimulant des activités de lobbying auprès du Parlement européen, pratique interdite aux députés.
Face à ces accusations, Rachida Dati continue de clamer son innocence, dénonçant une « instrumentalisation » de la justice, d’autant plus que ce renvoi intervient à un moment clé de ses ambitions politiques. Malgré la controverse, l’entourage présidentiel a confirmé qu’elle maintiendrait ses fonctions au sein du gouvernement, insistant sur le principe de la présomption d’innocence.