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Des journalistes de l'AFP à Gaza témoignent de leur quotidien infernal, marqué par la faim, l'épuisement et les bombardements. Ils décrivent une situation humanitaire catastrophique et des prix exorbitants, rendant l'accès aux denrées vitales quasi impossible.

Des journalistes de l’Agence France-Presse (AFP) basés à Gaza témoignent des conditions de vie et de travail extrêmes auxquelles ils sont confrontés quotidiennement, entre la faim, l’épuisement et la menace constante des bombardements. La situation humanitaire se détériore gravement, impactant directement leur capacité à couvrir les événements. Les reporters décrivent un quotidien marqué par la pénurie alimentaire et des prix exorbitants, rendant même les produits de première nécessité inaccessibles pour la plupart des familles.

Bashar Taleb, l’un des photographes de l’AFP nominé pour le prix Pulitzer, vit dans les ruines de sa maison et doit interrompre son travail pour chercher de la nourriture pour sa famille, se sentant « complètement abattu ». Son collègue Omar Al-Qattaa, également photographe et candidat au Pulitzer, souffre de douleurs chroniques aggravées par le manque de médicaments et de nutriments. Le photojournaliste Khadr Al-Zanoun a perdu 30 kilos depuis le début du conflit, évoquant des évanouissements et une « fatigue extrême » qui rend le travail difficile.

Eyad Baba, un autre photojournaliste, a dû quitter un camp surpeuplé pour louer un logement coûteux afin d’abriter sa famille, et exprime sa détresse face à la faim qui touche ses enfants. Il souligne que la « douleur de la faim est plus forte que la peur des bombardements ». La journaliste Ahlam Afana met en lumière une crise de liquidités alarmante, avec des frais bancaires exorbitants et une inflation galopante, rendant l’achat des denrées vitales quasiment impossible. Un kilo de farine peut atteindre 150 shekels israéliens, bien au-delà des moyens des habitants.

Même les produits de base comme le riz, le sucre ou les pâtes affichent des prix prohibitifs, privant les Gazaouis de nourriture essentielle. Travaillant depuis une tente insalubre, Ahlam Afana confie ne plus se contenter de couvrir la catastrophe, mais la vivre au quotidien. Le vidéaste Youssef Hassouna, malgré la perte de proches et un « profond vide intérieur », continue de capturer des images, chaque cliché pouvant être « la dernière trace d’une vie ensevelie ». Le témoignage de Zouheir Abou Atileh, ancien collaborateur de l’AFP, résume le désespoir ambiant, affirmant préférer « la mort à cette vie ».