
Les journalistes qui opèrent encore dans l’enclave palestinienne de Gaza sont gravement affectés par la famine, après plus de vingt-et-un mois de conflit. Les reporters de l’Agence France-Presse (AFP) ne sont pas épargnés par cette situation dramatique. La Société des journalistes (SDJ) de l’AFP a lancé un cri d’alarme sur X, lundi après-midi, soulignant qu’aucun de ses membres n’a le souvenir d’avoir vu un collaborateur mourir de faim depuis la création de l’agence en août 1944, malgré les pertes et blessures subies par le passé.
Le communiqué de la SDJ rappelle que l’AFP collabore avec une pigiste texte, trois photographes et six pigistes vidéo dans la bande de Gaza depuis le départ de ses journalistes titulaires courant 2024. Ces reporters sont parmi les derniers à couvrir les événements dans l’enclave, la presse internationale étant interdite d’entrée sur ce territoire depuis près de deux ans.
Bashar, 30 ans, collaborateur de l’AFP depuis 2010, d’abord fixeur puis photographe pigiste, témoigne de cette réalité poignante. Il a exprimé sur Facebook, le samedi 19 juillet, son épuisement : « Je n’ai plus la force de travailler pour les médias. Mon corps est maigre et je ne peux plus travailler. »
Les membres sortants du bureau de la SDJ de l’AFP précisent que même si ces journalistes perçoivent un salaire mensuel de l’AFP, il n’y a rien à acheter ou alors à des prix excessivement élevés. Le manque de nourriture et d’eau constitue le problème le plus critique. Ils insistent sur l’aggravation de la situation et craignent à tout moment d’apprendre la mort de leurs collaborateurs, une perspective qu’ils jugent insupportable.