
La République démocratique du Congo (RDC) fait face à des conséquences dramatiques suite à la suspension de l’aide américaine, une décision prise par l’administration de Donald Trump. Annoncée le 20 janvier et confirmée le 10 mars 2025, cette mesure radicale a conduit à l’abandon de 83 % des programmes de l’USAID, l’Agence des États-Unis pour le développement international, qui a officiellement fermé ses portes le 1er juillet. Le secrétaire d’État, Marco Rubio, a justifié cette rupture en invoquant la conviction que les milliards de dollars distribués auparavant constituaient un gaspillage et ne servaient pas les intérêts américains.
Cette suspension a un impact significatif en RDC, notamment dans le secteur de la santé publique et l’aide humanitaire. Le pays, qui était en 2024 le premier bénéficiaire mondial de l’aide humanitaire américaine, recevait 910 millions de dollars sur un total de 1,3 milliard, soit 70% de son financement total. Les programmes d’eau, d’assainissement et d’hygiène (WASH) de l’USAID avaient touché près de 1,2 million de personnes dans l’Est de la RDC. Des organisations comme Oxfam ont déjà réduit leur aide humanitaire, impactant 750 000 bénéficiaires et conduisant à l’arrêt de l’assistance pour plus de 6 millions de personnes. Les conséquences se font sentir directement sur l’accès aux services essentiels, exacerbant une crise humanitaire déjà critique, avec des pénuries d’eau et une augmentation des maladies comme la variole du singe et le choléra.
La RDC, en proie à des conflits armés et une crise humanitaire sans précédent dans l’Est, se trouve particulièrement vulnérable. Plus de 25 millions de Congolais souffrent d’insécurité alimentaire. La décision américaine de réduire drastiquement l’aide étrangère s’inscrit dans une politique d’« Amérique d’abord », visant à réévaluer l’efficacité des programmes et leur cohérence avec les intérêts nationaux. Malgré les protestations et une décision judiciaire partielle limitant le pouvoir exécutif à geler les fonds déjà approuvés par le Congrès, la restructuration est en cours, avec les programmes restants transférés au Département d’État.