
La ville de Limoges a été le théâtre de graves violences urbaines dans la nuit du vendredi 18 au samedi 19 juillet. Une centaine d’individus cagoulés et armés ont attaqué des véhicules circulant sur la RN 141, notamment près du quartier du Val de l’Aurence. Ces assaillants ont utilisé des tirs de mortiers, des battes de baseball et des cocktails Molotov pour s’en prendre aux automobilistes, dont certains voyageaient avec leurs familles. Un véhicule a même été incendié après que son conducteur ait été contraint d’en sortir. Aucun blessé physique n’est à déplorer parmi les civils, mais plusieurs sont fortement choqués, et huit plaintes ont été déposées.
Les affrontements avec les forces de l’ordre ont duré près de trois heures, de 1h à 4h du matin. Dix policiers ont été blessés, principalement souffrant d’acouphènes dus aux tirs de mortiers, et un a été touché à la main. Le secrétaire départemental du syndicat de police Alliance, Laurent Nadeau, a décrit une situation de « guérilla urbaine » face à des individus « organisés, structurés, c’est programmé ». Le maire de Limoges, Émile Roger Lombertie, a également dénoncé ces actes, soulignant un quartier de grande pauvreté, le Val de l’Aurence, qu’il qualifie de « zone de non-droit » depuis plusieurs années.
Suite à ces événements, une enquête a été ouverte pour participation avec arme à un attroupement, violences sur fonctionnaires de police, extorsion aggravée et dégradations en bande organisée. En réponse à cette recrudescence de violences, qui fait suite à d’autres heurts survenus le soir du 14 juillet, le ministère de l’Intérieur a décidé de déployer la CRS 82 à Limoges. Cette compagnie, basée à Saint-Herblain, est spécialisée dans le maintien de l’ordre et son arrivée visait à ramener le calme dans la ville. La nuit du samedi au dimanche a d’ailleurs été « très calme » selon les autorités.