France-Germany-flags
La France et l'Allemagne, malgré leur amitié historique, présentent des approches distinctes en matière de protection sociale et de dépenses de santé, avec la France en tête des dépenses sociales publiques. Le Premier ministre François Bayrou a suggéré de s'inspirer du modèle allemand, notamment pour la consommation d'antibiotiques. L'OCDE et d'autres études mettent en lumière les spécificités des deux systèmes.

La relation franco-allemande, souvent présentée comme un modèle, cache des réalités différentes en matière de politique sociale et de dépenses de santé. Récemment, le Premier ministre François Bayrou a mis en lumière cette divergence en suggérant à la France de s’inspirer de l’Allemagne, notamment en matière de consommation de médicaments. Il a souligné que les Français consomment deux fois plus d’antibiotiques que les Allemands, sans pour autant être en meilleure santé, impliquant des économies potentielles sur les remboursements de médicaments.

L’Organisation de Coopération et de Développement Économiques (OCDE) confirme que, malgré des similarités, les systèmes de protection sociale des deux pays présentent des différences notables. En 2022, la France affichait le ratio de dépenses sociales publiques le plus élevé de l’OCDE, atteignant 31,6 % du PIB, contre 26 % pour l’Allemagne et une moyenne de 21 % pour l’OCDE. Les principaux postes de dépenses dans les deux pays sont la santé et les retraites.

Les dépenses publiques de santé représentaient 11,7 % du PIB en France en 2023, contre 10,8 % en Allemagne, tandis que la moyenne européenne se situait à 10 %. Un rapport de l’Irdes de mars 2024 souligne que l’Allemagne est le premier pays européen en termes de dépenses de santé avec 12,7% de son PIB en 2022, suivie par la France avec 12,1%. Néanmoins, des différences structurelles majeures sont observées. Par exemple, en Allemagne, la gouvernance est plus décentralisée et implique un comité fédéral mixte, tandis qu’en France, elle est plus centralisée.

Concernant les soins ambulatoires, les médecins généralistes représentent une part plus importante en France (56%) qu’en Allemagne (36%). Le temps de consultation moyen pour un généraliste est de 16 minutes en France, contre 8 minutes en Allemagne, ce qui explique en partie un volume d’activité plus élevé pour les praticiens allemands et un suivi de la qualité des soins de ville jugé plus efficace. La France se distingue également par une prescription nettement supérieure d’anxiolytiques, d’hypnotiques et sédatifs, ainsi que d’hormones sexuelles et, dans une moindre mesure, d’antibiotiques, soulevant des questions sur la pertinence de certaines prescriptions.

En matière de dépenses de retraite, la France affichait 14,5 % du PIB en 2023, comparé à 11,3 % en Allemagne. La France se positionne en tête des dépenses de protection sociale en Europe pour la septième année consécutive, avec 32,2 % du PIB en 2022. Ces chiffres mettent en évidence un effort national conséquent en France pour la couverture des risques sociaux, même si les réformes récentes visent à maîtriser ces dépenses à long terme.