
L’audiovisuel public américain fait face à des coupes budgétaires drastiques, suite à la suppression de 1,1 milliard de dollars en financements pour les deux prochaines années, une décision adoptée par le Congrès. Cette mesure, qualifiée de « dévastatrice » par la PDG de NPR, Katherine Maher, répond à la demande du président Donald Trump. Ce dernier estime que ces médias sont « partisans de gauche financés par les contribuables » et les qualifie d’« ennemis du peuple ».
Les radios locales sont particulièrement menacées de fermeture, ce qui aura un impact critique sur les communautés n’ayant pas accès à d’autres sources d’information, notamment en cas d’alertes d’urgence ou de catastrophes naturelles. Ryan Howlett, président du bras financier de la Société de radiodiffusion publique du Dakota du Sud (SDPB), souligne la difficulté de maintenir les émissions face à ces réductions. Dans les zones rurales et conservatrices, ces stations représentent un lien essentiel pour les habitants, et leur disparition pourrait avoir un « effet dévastateur » selon Dan Kennedy, professeur de journalisme.
Le « Projet 2025 » de l’Heritage Foundation, un cercle de réflexion conservateur, est à l’origine de cette suppression totale des fonds de la Corporation for Public Broadcasting (CPB), une mesure qui n’avait jamais abouti par le passé en raison de l’opposition de certains élus, y compris des Républicains. Les défenseurs de l’audiovisuel public s’inquiètent de la mise en péril du système d’alerte américain, car ces stations sont cruciales pour diffuser les informations lors de catastrophes naturelles. Mike Gonzalez de l’Heritage Foundation conteste cet argument, affirmant que les États peuvent développer des systèmes d’alerte à moindre coût.
Créée en 1967 par le président Lyndon Johnson, la CPB finance non seulement les stations nationales NPR et PBS, mais aussi et surtout près de 1500 radios et télévisions locales partenaires à travers le pays. Cette coupure de financement aggrave la situation de l’information locale aux États-Unis, qui a déjà vu plus d’un tiers de ses journaux cesser d’imprimer depuis 2005. Le nombre de journalistes par habitant a considérablement diminué, passant de 40 pour 100 000 habitants au début des années 2000 à 8,2 aujourd’hui.