LREM-municipal-election
La République en marche fait face à de nombreuses dissidences lors des élections municipales, avec des candidats "marcheurs" défiant les listes officielles dans 15 des 40 plus grandes villes de France. Une situation qui questionne la stratégie d'ancrage local du parti présidentiel.

À l’approche des élections municipales, La République en marche (LREM) est confrontée à une situation complexe, notamment dans les grandes villes. Sur les 40 communes de plus de 100 000 habitants, 15 voient des candidats « marcheurs » concurrencer la liste officiellement investie par le parti. Cet enjeu est crucial pour LREM, qui visait à faire élire 10 000 conseillers municipaux, bien au-delà des moins de 5 000 actuels.

La stratégie du parti, dirigé par Stanislas Guerini, s’est concentrée sur les grandes métropoles, essentielles à ses succès présidentiels et européens. Cependant, la campagne se déroule dans un climat où l’affichage des affiliations partisanes est de plus en plus discret, et l’étiquette LREM semble elle-même souffrir d’une « étiquette honteuse ». Le parti n’a investi que 260 listes (47 %) et en a soutenu 298 autres.

Cette situation de dissidence est notable, avec pas moins de 17 candidatures contestataires recensées dans les 50 plus grandes villes, soit un tiers d’entre elles. Ces candidats, souvent d’anciens référents locaux ou des personnalités du parti non investies, se réclament de l’esprit originel d’Emmanuel Macron, prônant le « rassemblement » et le « renouvellement » en dehors des partis traditionnels. À Paris, Lyon, Toulouse ou Marseille, LREM se trouve divisé, certains candidats comme Cédric Villani choisissant de maintenir leur candidature face à l’investiture officielle.

Le parti a également opté pour des alliances avec des maires sortants d’autres formations politiques, notamment Les Républicains, dans une stratégie qualifiée parfois de « ventouse ». Ces dynamiques soulignent les défis d’ancrage local pour LREM, un mouvement construit sur une forte centralisation et une méfiance envers les structures partisanes traditionnelles.