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La libération prochaine de Georges Ibrahim Abdallah, militant libanais incarcéré depuis 1984, divise la classe politique française, entre soulagement à gauche et indignation à droite.

Incarcéré en France depuis 1984, Georges Ibrahim Abdallah, militant libanais d’extrême gauche, verra sa libération effective le 25 juillet prochain, une décision de la cour d’appel de Paris validée ce jeudi. Condamné à perpétuité en 1987 pour complicité dans l’assassinat de deux diplomates, un Américain et un Israélien, en 1982, l’ancien chef des Fractions armées révolutionnaires libanaises (FARL) est libérable depuis 1999 mais a vu ses nombreuses demandes de libération rejetées jusqu’à présent.

Cette annonce a provoqué une vive controverse politique en France. Du côté de la France Insoumise, l’eurodéputée Rima Hassan et la patronne des députés LFI Mathilde Panot ont exprimé leur immense soulagement, qualifiant Abdallah de « plus vieux prisonnier politique de France » et saluant le combat mené pour sa libération. Jean-Luc Mélenchon et Fabien Roussel (PCF) ont également relayé ce sentiment de victoire.

À l’opposé, la droite et l’extrême droite ont fermement condamné cette décision. Jordan Bardella (RN) a dénoncé la libération d’un « terroriste qui n’a jamais exprimé le moindre regret », une position partagée par Jean-Philippe Tanguy (RN) et Jean Messiha, qui a qualifié Abdallah de « terroriste criminel ». Les FARL, cofondées par Georges Abdallah en 1979, étaient un groupe armé marxiste anti-impérialiste, responsable de plusieurs attentats dans les années 1980 en France, ciblant des intérêts américains et israéliens. L’un de ces attentats, en 1982, avait blessé 47 élèves du lycée Carnot à Paris.

Georges Abdallah a toujours nié son implication directe dans les assassinats, les qualifiant néanmoins d’« actes de résistance » contre l’oppression israélienne et américaine, dans le contexte de la guerre civile libanaise et de l’invasion israélienne du Sud-Liban en 1978. Sa libération est conditionnée à son départ du territoire français vers le Liban.