Najat-Vallaud-Belkacem-Cour-des-comptes
La nomination de Najat Vallaud-Belkacem à la Cour des comptes, un poste très bien rémunéré, suscite la controverse. Accusée de nomination politique, l'ancienne ministre et Pierre Moscovici défendent une procédure objective, malgré les soupçons de tractations pour éviter une censure du gouvernement.

La nomination de Najat Vallaud-Belkacem comme conseillère maître à la Cour des comptes a provoqué de vives réactions et un grand débat public. Ce poste, le plus élevé pour un magistrat au sein de cette juridiction financière, est assorti d’une rémunération mensuelle pouvant aller de 6 000 à 7 750 euros bruts, voire jusqu’à 10 000 à 15 000 euros selon certains profils. Cette nomination a été officiellement actée le 16 juillet dernier par un décret présidentiel, sur proposition du Premier ministre François Bayrou.

Le Canard Enchaîné a soulevé l’hypothèse d’un éventuel accord politique entre François Bayrou et les socialistes. Selon le journal, la nomination de Najat Vallaud-Belkacem, épouse de Boris Vallaud, chef de file du PS à l’Assemblée nationale, aurait été marchandée contre l’assurance d’une non-censure du gouvernement lors du vote du budget à l’automne.

Cependant, cette interprétation est contestée. Pierre Moscovici, Premier président de la Cour des comptes depuis juin 2020, a vivement défendu la procédure, la qualifiant de « parfaitement objective » et « collective ». Il a souligné que Najat Vallaud-Belkacem avait suivi une procédure de recrutement, « un concours », pour accéder à ce poste.

Najat Vallaud-Belkacem elle-même a démenti fermement les accusations de nomination politique, insistant sur le fait qu’elle avait accédé à ce poste par la voie du concours. Malgré les critiques, notamment du Rassemblement National qui y voit une manœuvre politique, Pierre Moscovici a rappelé que la Cour des comptes n’interdit pas l’engagement politique à ses membres, sous réserve d’un devoir de réserve.

Au-delà de cette nomination spécifique, des questions sont soulevées quant à l’influence de Pierre Moscovici sur la Cour des comptes. Il est notamment reproché au Premier président de s’être entouré de plusieurs anciens socialistes depuis sa prise de fonction, renforçant ainsi son emprise sur l’institution et suscitant des interrogations sur le caractère politique de certains recrutements.