Souweida-conflict-civilians-1
La présidence syrienne a déclaré un cessez-le-feu immédiat dans la province de Souweïda, où les forces de sécurité se déploient. Malgré cela, la trêve reste fragile face aux affrontements entre Druzes et Bédouins, qui ont déjà fait 940 morts et déplacé 87 000 personnes. La situation humanitaire est critique.

La présidence syrienne a proclamé un cessez-le-feu immédiat dans la province de Souweïda ce samedi 19 juillet, exhortant toutes les parties à cesser les violences. En parallèle, les forces de sécurité syriennes ont commencé leur déploiement à Souweïda, dans le but de protéger les civils et de restaurer l’ordre. Le président intérimaire syrien, Ahmad Al-Charaa, a solennellement affirmé l’engagement de l’État syrien à protéger toutes les minorités et communautés du pays, tout en condamnant les crimes commis et promettant de poursuivre leurs auteurs.

Le rôle des États-Unis dans le soutien à la Syrie et la stabilité du pays a été salué par M. Al-Charaa, qui a également exprimé sa gratitude envers les nations arabes et la Turquie pour leur assistance. Dans la soirée de samedi, les combattants druzes ont repris le contrôle total de la ville de Souweïda, selon l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH). Le porte-parole du Mouvement des hommes de la dignité, Bassem Fakhr, a confirmé le retrait des combattants bédouins de la ville, tout en précisant que des attaques se poursuivaient en dehors de Souweïda.

Malgré l’annonce du cessez-le-feu, le ministre syrien de l’Information, Hamza Moustafa, a reconnu la fragilité de la trêve. La première phase de l’accord a consisté au déploiement des forces de sécurité dans la province, excluant la ville. La deuxième phase prévoit l’ouverture de couloirs humanitaires entre Souweïda et Deraa pour évacuer civils et blessés, le déploiement urbain étant prévu ultérieurement. Des affrontements sporadiques ont été rapportés samedi matin, avec des images montrant des colonnes de fumée et des tirs.

Les violences, qui opposent groupes druzes et tribus bédouines depuis le 13 juillet 2025, ont provoqué la mort d’au moins 940 personnes, selon l’OSDH. Parmi les victimes, 588 Druzes, dont des combattants et des civils, ont été recensés, certains ayant été exécutés sommairement. De plus, 312 membres des forces gouvernementales et 21 combattants bédouins sunnites ont péri. L’hôpital gouvernemental de Souweïda a accueilli plus de 400 corps depuis lundi, et la ville est confrontée à de graves pénuries d’eau, d’électricité et de communications. Ces événements soulignent la vulnérabilité des minorités en Syrie et pèsent lourdement sur le pouvoir d’Ahmed Al-Charaa, qui a renversé Bachar Al-Assad en décembre 2024.

L’Organisation internationale pour les migrations (OIM) a signalé le déplacement de près de 87 000 personnes, et le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) s’est dit « préoccupé par la détérioration rapide de la situation humanitaire », évoquant des manques criants et des difficultés pour les hôpitaux.